Roberto Saviano, Erri de Luca... Ces intellectuels et artistes italiens qui appellent à la résistance après la victoire de Giorgia Meloni
Des écrivains, acteurs, chanteurs ou encore dessinateurs ont exprimé leur tristesse après le triomphe de l'extrême-droite aux législatives dimanche. Certains sont accablés, d'autres prêts à se mobiliser.
Après la victoire de Giorgia Meloni aux législatives, dimanche 25 septembre, les réactions du monde artistique italien n'ont pas tardé. Dans le QG de campagne de Fratelli d'Italia, à Rome, la cheffe du parti vient de livrer son discours et un morceau de Rino Gaetano retentit.
Le chanteur populaire au répertoire social engagé est mort depuis plus de 40 ans, il ne risquait donc pas de se manifester. Mais c'est son neveu, Alessandro Gaetano, qui est saisi d'effroi. Par la voix du quotidien La Repubblica, il s'adresse directement Giorgia Meloni : "Giorgia, enlève tes mains de ses chansons".
"Une journée triste" pour l'Italie
Le chanteur du groupe Maneskin, le quatuor vainqueur de l'Eurovision l'an dernier, Damiano David, est lui aussi accablé par le triomphe de la candidate de la droite radicale. Il évoque sur les réseaux sociaux "une journée triste" pour son pays.
Leggo #Saviano in tendenza perché gli elettori di Meloni mi “invitano” a lasciare il Paese. Questi sono avvertimenti. Questa è l’Italia che ci aspetta. Stanno già stilando una prima lista nera di nemici della patria, alla faccia di chi diceva che il Fascismo è un’altra cosa. pic.twitter.com/iiSKxeEqaq
— Roberto Saviano (@robertosaviano) September 26, 2022
L'écrivain Roberto Saviano s'affiche plus inquiet encore. L'auteur de Gomorra, célèbre pour sa dénonciation des crimes mafieux, remarque que son nom s'est subitement retrouvé parmi les hashtags les plus utilisés sur Twitter. Des messages l'incitant à quitter le pays. D'où cette analyse de sa part : "Voilà l'Italie qui nous attend. Ils dressent déjà une première liste noire des ennemis de la patrie."
Erri de Luca, autre figure littéraire italienne a lui réagi sur son site internet. Avec davantage d'optimisme, l'écrivain engagé à gauche estime que l'avenir ne se joue plus tellement dans ces élections, pour lesquelles peu de jeunes se sont déplacés. Il remarque en revanche que beaucoup de jeunes participaient deux jours plus tôt à la mobilisation pour le climat Friday for Future : "L'avenir que j'entrevois, il est entre leurs mains".
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