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Face à la corruption, comment la société civile s'organise en Hongrie et en Italie ?

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans deux pays.
Article rédigé par Florence La Bruyère, Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une manifestation anticorruption en Hongrie en 2017. Le manifestant tient une pancarte avec écrit : "Stop Orban ! Stop Mafia !" (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

En Hongrie, depuis mercredi 11 janvier, plusieurs ONG siègent dans un groupe anti-corruption à la suite d'une décision de l'Union européenne. En décembre, 12 milliards d'euros de subventions ont été gelés pour obliger le gouvernement à faire les réformes nécessaires contre la corruption. La commission a ainsi exigé que la société civile soit associée à ces réformes. La Hongrie est le pays de l'Union qui a commis le plus d'irrégularité dans l'utilisation de l'argent européen selon l'agence européenne de lutte contre la fraude.

Ces associations vont proposer de nouvelles lois pour empêcher l'abus de bien public. Ces ONG pourront aussi demander l'ouverture ou la réouverture d'une enquête pour corruptions. "C’est une nouveauté", confirme Sandor Lederer, le responsable d’une ONG qui milite contre la corruption. "Nous allons faire pression pour des réformes. Il faut que les citoyens aient accès aux données publiques, et que l’enrichissement des politiciens fasse l’objet d’un vrai contrôle. La corruption n’est pas une erreur du système : c’est la clé de voûte du système ! " En plus de ces annonces contre la corruption, le gouvernement Orban a promis des réformes de la justice pour tendre vers plus d'indépendance. 

En Italie, le rôle central de la société civile

En Italie, la justice et les forces de l'ordre sont là pour protéger ceux qui parlent face à la mafia. Le rôle de la société civile est d'amener la population à refuser l'omerta. Cette société civile a déjà réussi à adopter une loi en 1982 pour confisquer les biens des individus liés à la mafia. À l'initiative de ce texte de loi, on retrouve l'association Libera. Elle est la plus grande association de lutte contre la mafia fondée il y a 27 ans. Les biens confisqués à la mafia sont utilisés par cette société civile qui les transforme en lieu à usage social. 

La fondation Falcone, du nom du juge assassiné il y a maintenant 30 ans, est aussi très active dans les écoles, avec les jeunes générations et a choisi de financer un projet avec des artistes. Plusieurs œuvres d'art ont été créées et notamment "L'albero dei tutti" l'arbre de tous de Gregor Prugger avec ses 136 branches au bout desquels 136 victimes ont été sculptées. Cet arbre est présenté presque couché, oblique, pas debout pour montrer qu'il peut se relever justement. Il a déjà fait le voyage à Palerme, non loin de là où a été assassiné Falcone, et il a été vandalisé. En tout, 23 branches ont été cassées et volées, le combat de la société civile n'est pas gagné.

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