Italie : températures extrêmes, manque de main-d’œuvre... Les producteurs de prosecco inquiets à l'approche de la récolte
Le prosecco est l’un des symboles du "made in Italy", avec 80% des bouteilles qui partent à l’étranger. Mais à l'approche de la récolte du glera, le cépage qui compose principalement le vin pétillant, l’inquiétude est nette chez les producteurs. Bottega est un des gros producteurs de prosecco en Italie. Mais pour son administrateur délégué, Sandro Bottega, "ce sera une année un petit peu difficile."
À une dizaine de jours des vendanges, il se retourne sur un été impitoyable pour le vignoble, des épisodes de grêle, puis une chaleur extrême qui a modifié le développement de la plante verte. "La température était de 39 degrés. Ce sera une diminution de la quantité d'alcool parce qu'il y aura moins de sucre. Ce qu'on pourra dire, c'est que la bulle de prosecco pourra être un petit peu moins longue à cause du manque d'acidité."
Une baisse de production de 15%
Un produit de vie à durée plus courte une fois mise en bouteille. Avec tous ces aléas, Sandro Bottega envisage une baisse de 10 % de sa production. C'est même 10 à 15 % dans la région du Prosecco, qui est sous la protection de l'Unesco. Elle est tout en collines, ce qui demande plus de main-d’œuvre lors des vendanges.
C'est l'autre difficulté cette année, le manque de main-d’œuvre : "Cette année, nous sommes très préoccupés. Il nous manque 1 500 personnes, estime Diego Tommasi, à la tête du consortium qui représente cette partie du vignoble. On se tourne vers les agences d'intérim, des coopératives qui proposent des gens qui viennent du Pakistan, d'Afghanistan. Il reste encore des intérimaires d'Europe de l'Est, de Roumanie, d'Albanie. Mais nous aurons toujours plus de mal à trouver."
Il faut dire aussi que la paye n'est pas très lourde : 9 euros net de l'heure en moyenne. Mais il reste une bonne nouvelle pour les producteurs : l'appétit des clients étrangers, qui est intact. La France est le quatrième marché pour le prosecco. Sur les premiers mois de l'année, pour l'appellation la plus courante, la croissance des ventes en France était estimée à plus de 10% par rapport à l'an dernier.
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