"J'ai été accusée de crimes mettant en danger l'ordre public", raconte Ni Yulan, militante chinoise défendue par Amnesty
Amnesty international lance une campagne du 1er au 10 décembre pour soutenir des militants des droits humains en danger dans leur pays. Parmi eux, l'avocate chinoise Ni Yulan que franceinfo a rencontrée.
"10 Jours pour signer". C’est l’intitulé de la campagne internationale d’Amnesty international du 1er au 10 décembre pour soutenir des militants des droits humains en danger dans leur pays. Parmi eux, l'avocate chinoise Ni Yulan qui défend des personnes expulsées de leur habitation.
Une avocate arrêtée, torturée
Ni Yulan vit aujourd’hui dans un logement minuscule dans l’est de Pékin. Elle a 57 ans. Elle nous reçoit assise sur son lit qu’elle quitte, aidée de son mari pour s’asseoir dans un fauteuil roulant. L’avocate est aujourd’hui handicapée. Epuisée, fragilisée, mais déterminée, elle consacre sa vie à défendre les droits des personnes expulsées de leur logement en été comme en hiver, pour faire de la place aux futurs gratte-ciel qui ont déjà transformé Pékin en ville verticale.
"Je travaille pour les droits de l’Homme depuis plus de 20 ans. J’ai été arrêtée par la police en 2002 car j'ai aidé les personnes expulsées de leur logement à protéger leurs droits", explique Ni Yulan. Les conséquences furent alors dramatiques pour la militante.
J'ai été ligotée, torturée au point de devenir handicapée. Je ne peux plus me déplacer sans fauteuil roulant
Ni Yulanfranceinfo
Accusée de subversion du pouvoir de l'État, la militante est arrêtée à plusieurs reprises. "J'ai été emprisonnée une première fois pendant un an, j'ai été accusée de crimes mettant en danger l'ordre public. En tout, j'ai été trois fois en prison", raconte-t-elle.
Ni Yulan a reçu le soutien des ambassades occidentales à Pékin qui lui rendent régulièrement visite à son domicile. L’aide internationale est vitale pour l’avocate militante qui continue de tenir des réunions publiques en fauteuil roulant.
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