L'Afrique de Sud rend hommage aux mineurs de Marikana
Le 16 août 2012, de nombreux mineurs, principalement des
opposants syndicaux, étaient en grève autour de la mine de Marikana. Ils demandaient des augmentations de salaire. S'estimant débordée, la police sud-africaine avait ouvert le
feu. Bilan : 34 morts, 78 blessés. Le pire drame du pays
depuis la fin de l'apartheïd, en 1994.
Ce vendredi, les groupes de mineurs se sont rendus à Marikana pour rendre hommage aux victimes et à leurs familles.
Excuses publiques
Après les chants traditionnels et prières des mineurs, le PDG de Lomin, la compagnie
britannique qui exploite la mine de platine de Marikana, s'est exprimé depuis une scène installée spécialement pour l'occasion. Il s'est dit "désolé " pour
les familles des mineurs tués. "Nous ne remplacerons jamais vos être
aimés ", a-t-il ajouté, s'adressant à la foule.
Les représentants des mineurs et la direction avaient eux aussi prévu de s'exprimer et devaient aborder les travaux de la commission
d'enquête. Lancée par le président sud-africain Jacob Zuma il y a un an, elle n'a toujours pas publié ses conclusions. L'analyse politique Eusebius McKaiser affirme qu'elle ne serait
pas prête "de pouvoir déterminer qui est responsable de la mort des 34 mineurs ".
"Nous avons l'impression que nos frères sont morts pour rien"
(Mineur)
"Depuis nous n'avons pas vu de hausses de salaire ",
annonçait vendredi Christophe Duma, un mineur de 45 ans. Des augmentations qui avaient pourtant été promises à l'époque. Selon cet ouvrier qui travaille depuis 28 ans dans le mine, "la violence est toujours aussi forte dans la région " aujourd'hui.
Outre les tensions constantes opposant les syndicats à la police, les deux
principaux syndicats des mines (NUM et ACMU) connaissent des différents à
Marikana.
Depuis l'été dernier, d'autres militants ont été tués à Marikana. Et une responsable du grand syndicat des mines NUM a été abattue
lundi devant son domicile. En réaction, la direction de NUM avait décidé de
boycotter les commémorations.
Mercredi, Jacob Zuma, avait invité les citoyens à faire de la journée de vendredi un
moment de réflexion. "Nous devons aussi être déterminés à faire tout notre
possible pour éviter que de tels événements ne se reproduisent" , avait-il déclaré dans un communiqué officiel.
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