L'armée française accusée d'une bavure au Mali
"C'est ce qu'on appelle dégât collatéral ", s'indigne Mohamed Oul Mataly, député malien soutenant le gouvernement et membre influent de la branche pro-Bamako du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Dans un pays éclaté et déchiré entre de nombreux groupes armés cette branche du MAA est un allié pour les militaires français de l'opération Barkhane. Dans la nuit du 19 au 20 décembre, ils ont mené un raid sur des positions du mouvement djihadiste Al-Mourabitoune, dirigé par l'Algérien Moktar Belmokhtar, près de la frontière avec le Niger. Après quatre heures de combats, "une dizaine de terroristes ont été neutralisés ", a annoncé le ministère français de la Défense.
Quatre morts
"Ce week-end, vers Ménaka, l'armée française a tué quatre de nos combattants ", répond comme en écho Mohamed Ould Mataly. "Et ce qui est grave, pour le moment, l'armée française ne veut pas que nous nous rendions sur les lieux ", ajoute-t-il. Selon lui, une position de son groupe a d'abord accueilli les forces françaises puis dans un second temps a essuyé des tirs nourris de leur part. Plusieurs blessés et disparus s'ajouteraient au bilan.
"Eviter tout amalgame et surtout l'aggravation d'une situation déjà trop compliquée "
Paris n'a jusqu'à présent pas réagi officiellement à ces accusations. Dans un communiqué, le groupe armé, qui s'inscrit dans une plus vaste coalition dénommée Plateforme, condamne "de façon énergique l'extrémisme religieux, les attaques et provocations terroristes de tout genre, appelle les forces internationales à plus de discernement afin d'éviter tout amalgame et surtout l'aggravation d'une situation déjà trop compliquée ". Mais symbole de cette complexité, il est lui-même accusé de compter dans ses rangs d'anciens djihadistes qui ont pris le contrôle du nord du pays en 2012, avant d'être chassés par l'opération française.
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