L'attaque d'un hôtel de luxe à Kaboul tue neuf civils
Le raid d'un commando
taliban jeudi soir contre le Serena, un hôtel de luxe de Kaboul, la
capitale afghane, a fait au moins neuf morts. Parmi les victimes figurent cinq
Afghans et quatre étrangers de nationalité canadienne, néo-zélandaise, indienne
et pakistanaise.
"Sardar Ahmad, journaliste confirmé et courageux, était une pièce maîtresse de notre équipe en Afghanistan" (AFP)
Sardar Ahmad, 40 ans, journaliste expérimenté de l'Agence France-Presse, sa femme, ainsi que deux de leurs enfants, ont aussi perdu la vie dans cette attaque. Leur troisième enfant
est dans un état critique. "C'est une douleur immense et une perte
considérable pour l'Agence France-Presse ",
a réagi le PDG de l'AFP Emmanuel Hoog. "Sardar Ahmad, journaliste confirmé
et courageux, était une pièce maîtresse de notre équipe en Afghanistan qui
assure, chaque jour, une couverture exceptionnelle de l'actualité de ce pays
dans des conditions extrêmement difficiles ", a-t-il ajouté.
Des armes dissimulées dans les chaussettes
Les assaillants, quatre jeunes insurgés, ont réussi à déjouer le service
de sécurité de l'hôtel de luxe en dissimulant leurs armes à feu dans leurs
chaussettes. Ils ont ouvert le feu dans l'un des restaurants de l'établissement un peu après 20h, une heure où les clients sont nombreux. Les forces afghanes ont
mis fin à cet assaut environ trois heures plus tard en abattant les assaillants.
L'hôtel Serena, qui avait déjà été la cible d'un attentat
suicide meurtrier (8 victimes) en janvier 2008, a été critiqué pour son manque
de vigilance. "Au cours des deux dernières années, nous avons demandé à
la direction de l'hôtel d'utiliser nos forces de protection publiques, mais
elle préférait s'en remettre à leurs propres gardes ", a déploré le porte-parole
du ministère afghan de l'Intérieur, Sediq Seddiqi.
Revendiquée
par les talibans, cette attaque intervient deux semaines avant le premier tour
des élections présidentielles qui doivent désigner le successeur de Hamid
Karzaï. Les talibans ont menacé de mener des actions contre le personnel
politique, électoral et des observateurs pour "perturber" le
scrutin. Il y a deux mois à peine, 21 personnes, dont 13 étrangers, avaient été
les victimes d'une attaque d'un commando-suicide taliban contre le restaurant
"La Taverne du Liban", toujours à Kaboul.
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