L'Espagne s'est déclarée vendredi "préoccupée" par la rupture des relations entre Caracas et Bogota
Le gouvernement Zapatero a par ailleurs offert ses services pour "dépasser" cette situation "par le dialogue et la négociation".
Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé jeudi la rupture des relations diplomatiques avec son voisin colombien et placé son armée en "état d'alerte maximal".
Hugo Chavez réagissait ainsi aux accusations des autorités de Bogota selon lesquelles le Vénézuéla accueille sur son sol des dirigeants de mouvements rebelles colombiens.
Il s'agit des tensions les plus graves entre les deux voisins depuis qu'Hugo Chavez avait déployé des troupes à la frontière avec la Colombie en mars 2008. L'armée colombienne venait de bombarder un campement des FARC (marxistes) en Equateur, pays allié de Caracas, qui avait fait 25 morts, dont le numéro deux de la guérilla.
Hugo Chavez a rejeté la responsabilité de la crise actuelle sur le président colombien sortant, Alvaro Uribe, qui va quitter ses fonctions le 7 août. Il sera alors remplacé par Juan Manuel Santos, dauphin d'Alvaro Uribe élu le 20 juin.
Ce dernier avait diffusé il y a huit jours une liste de cinq hauts dirigeants des FARC et de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste) se trouvant, selon lui, au Vénézuéla.
"Uribe est capable de faire installer un faux campement du côté vénézuélien (de la frontière) pour l'attaquer et provoquer une guerre (...). S'il y avait une guerre contre la Colombie, il faudrait y aller en pleurant, mais il faudrait y aller", a affirmé Hugo Chavez.
M. Chavez s'est cependant dit confiant dans la volonté du successeur d'Uribe de traiter "cette affaire de manière rationnelle". "Nous ferons tout notre possible (...) pour améliorer et renforcer les relations avec tous les pays de la région, y compris le Vénézuéla", a déclaré le futur vice-président de Santos, Angelino Garzon, au cours d'une visite en Equateur.
Lors d'une réunion de l'OEA convoquée à la demande de Bogota jeudi, le représentant colombien a réitéré les accusations de son pays, évoquant même la présence de 1500 guérilleros colombiens et de dizaines de campements au Vénézuéla. Il a également demandé la "constitution d'une commission internationale" pour se rendre sur les sites où se trouveraient les rebelles.
Les autorités vénézuéliennes ont donné 72 heures aux diplomates de Bogota pour quitter le pays.
En réaction aux accusations colombiennes, le président vénézuélien Hugo Chavez avait déjà rappelé pour consultations son ambassadeur à Bogota. La Colombie a fait de même avec son ambassadeur au Vénézuéla mercredi.
M. Chavez avait déjà "gelé" ses relations avec Bogota en juillet 2009, tout en maintenant un ambassadeur en Colombie, après l'annonce d'un accord militaire autorisant l'armée américaine à utiliser sept bases en Colombie. Il avait aussi décidé de remplacer les produits importés du pays voisin, provoquant un effondrement des exportations colombiennes vers le Vénézuéla. Caracas a par ailleurs annoncé réfléchir "à une autre série de décisions en matière économique, concernant notamment les vols commerciaux", sans donner de détails.
Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), José Miguel Insulza, a lancé un appel "au calme". Tandis que Washington a estimé que la rupture annoncée par Caracas n'était pas la "bonne manière" de faire part de ses griefs.
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