L'ex-dictateur argentin Jorge Videla a été condamné mercredi à la prison à vie pour meurtres, tortures et enlèvements
L'ex-général, âgé de 85 ans, était jugé à Cordoba (centre) avec 29 autres responsables du régime qui a gouverné l'Argentine entre 1976 et 1983, pour l'exécution de 31 détenus politiques.
Jorge Videla avait déjà été condamné à perpétuité en 1985 pour les crimes commis sous la dictature mais il avait été gracié en 1990 par l'ex-président Carlos Menem.
La semaine dernière, le procureur Maximiliano Hairabedia avait estimé que des preuves suffisantes étaient réunies "pour affirmer que (Jorge Videla) était le plus haut responsable de l'élaboration de ce plan d'élimination des opposants appliqué par la dictature militaire".
"J'assume pleinement mes responsabilités. Mes subordonnés se sont contentés d'obéir à des ordres", avait pour sa part déclaré l'ancien homme fort du régime militaire à la veille du verdict. Il a pourtant toujours nié les violations flagrantes des droits de l'homme commises sous la dictature (tortures, vols de la mort d'où étaient jetés vivants des dissidents) et revendiqué "l'honneur de la victoire dans la guerre contre la subversion marxiste".
Le tribunal de Cordoba a prononcé mercredi 16 peines de prison à vie, sept peines de 6 à 14 ans de prison et 7 relaxes.
Si Jorge Videla avait été grâcié par le président, il était tout de même en détention préventive après avoir été en arrêt domiciliaire de 1998 à 2008 : il était poursuivi pour vol de bébés d'opposants, un crime non couvert par la grâce de 1990. Il avait aussi été poursuivi pour sa participation au plan Condor, mis sur pied par les dictatures d'Argentine, du Chili, du Paraguay, du Brésil, de la Bolivie et de l'Uruguay pour éliminer leurs opposants.
Selon les associations de défense des droits de l'homme argentines, près de 30.000 personnes ont été enlevées et assassinées sous la dictature, qui a débuté par un coup d'Etat mené le 24 mars 1976 par le général Videla et deux autres chefs de l'armée contre le gouvernement d'Isabel Peron.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.