L'ex-otage au Nigeria Francis Collomp est de retour en France
Son avion médicalisé s'est posé vers 6h15 à l'aéroport de Villacoublay, près de Paris. Francis Collomp, ex-otage dans le nord du Nigeria, qui s'est échappé dimanche, est descendu de l'avion, souriant.
Il a été accueilli par six proches de sa famille, notamment un frère et deux soeurs, et par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius l'accompagnait depuis le Nigeria. Pendant que le président François Hollande, lui, poursuit sa visite en Israël. Son épouse doit elle prendre un vol depuis La Réunion dans la journée.
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L'ex-otage souhaitait un retour dans la plus grande discrétion. La presse a été maintenue à l'extérieur de l'aéroport. Seule une caméra et un photographe ont été autorisés sur le tarmac. Aucune déclaration n'a eu lieu.
Loin des médias, l'ex-otage a été accompagné dans un salon de Villacoublay où il a pris la parole pendant près d'une heure, explique le Quai d'Orsay. Pour raconter des conditions de détention difficiles : mauvaise nourriture, déplacements fréquents, mais à priori pas de violence physique.
Il a perdu de 30 à 40 kilos depuis son rapt
Francis Collomp, 63 ans, va bien moralement, a confié son frère à France Info. Il raconte même avec humour les gros rats qu'il croisait en allant se laver, ou cette balle accidentellement tirée par un geôlier qui finit dans le plafond. Selon le Quai d'Orsay, il ne serait pas blessé mais "très affaibli ".
L'ingénieur "a perdu 30 kilos " depuis son rapt, mais "garde un mental très solide grâce aux exercices intellectuels et physique s" pratiqués en captivité, a déclaré un représentant du ministère des Affaires étrangères. Francis Collomp a perdu exactement 38 kilos, notamment parce qu'il ne mangeait de la viande qu'une fois par mois, deux cuillères à soupe, précise un autre diplomate.
Après son arrivée sur le sol français, Francis Collomp va suivre le parcours classique d'un ex-otage : passage à l'hôpital du Val-de-Grâce pour des examens , débriefing par les services de renseignement et repos à l'hôtel avec sa famille.
Des circonstances d'évasion encore confuses
Francis Collomp avait été enlevé le 19 septembre 2012 dans l'Etat de Katsina, dans le nord Nigeria, où il travaillait sur un projet de ferme éolienne pour le compte de la société française Vergnet. Le groupe islamiste Ansaru avait revendiqué l'enlèvement.
Les circonstances exactes de sa libération demeurent confuses. Le Français se serait échappé lors d'une opération de l'armée nigériane contre le groupe qui le détenait. La porte de sa cellule n'était pas verrouillée. Mais à son arrivée à Villacoublay, selon le Quai d'Orsay, l'ingénieur n'a fait aucune référence à des échanges de tirs entre ses geôliers et l'armée. La police nigériane a quant à elle indiqué que l'otage avait échappé à ses ravisseurs "pendant la prière ".
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