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L'organisation Aqmi annonce avoir "exécuté" l'otage Michel Germaneau

C'est dans un enregistrement sonore diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazira que Al Qaïda au Maghreb islamique annonce la mort de l'humanitaire français de 78 ans, enlevé fin avril au Niger. Ses ravisseurs expliquent l'avoir "exécuté" hier pour "venger" la mort de six des leurs, lors du raid mené au Mali jeudi. Enregistrement authentifié par un expert sur {France Info}. L'Elysée, pour le moment, ne confirme pas. Mais annonce réunir ce lundi "un conseil restreint de défense et de sécurité".
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

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"Nous annonçons avoir exécuté l'otage français dénommé Michel Germaneau samedi 24 juillet pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France [...] Sarkozy a échoué à libérer son compatriote par cette opération mais il a, sans aucun doute, ouvert pour lui, pour son peuple et pour son pays l'une des portes de l'enfer".

Depuis la diffusion sur Al-Jazira de ce message sonore, l'organisation djihadiste au Sahel, le quai d'Orsay affirme que l'information est en cours de vérification. En attendant, un spécialiste d'Al Qaïda, Michel Guidère, professeur à l'université de Genève, et auteur d'Al-Qaida à la conquête du Maghreb, joint par France Info, a authentifié l'enregistrement. Il affirme qu'il s'agit bien de la voix du chef de l'Aqmi Abdelmalek Droukdel.

Michel Germaneau était détenu depuis fin avril par une cellule d'Aqmi dirigée par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid, surnommé "l'émir à la barbichette", réputé "violent et brutal", qui avait déjà exécuté il y a 13 mois, un otage britannique. Nicolas Sarkozy avait donc le 12 juillet fait part de sa "brûlante inquiétude".

L'opération lancée jeudi aura peut-être encore aggravé la situation. 20 à 30 militaires français avaient participé, avec des unités mauritaniennes, à un raid contre un camp de l'Aqmi, dans lequel la France pensait trouver l'otage. Plusieurs djihadistes auraient alors été tués. Mais pas de trace de Michel Germaneau.

Un raid qui laissait craindre "des représailles" notamment au maire de Marcoussis, la ville de Michel Germaneau. Pierre Camatte aussi, ex-otage d'Aqmi estimait hier que "ces raids allaient forcément avoir des répercussions".

L'ultimatum était fixé à lundi soir.

L'Organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique avait diffusé une vidéo montrant son otage français -l'air très fatigué- le 14 mai, et réclamant un échange avec certains de ses membres détenus au Sahel. Le 11 juillet, Aqmi avait publié un dernier message dans lequel il menaçait de tuer le Français sous 15 jours, si Paris ne répondait pas à sa demande.

Mais le Quai d'Orsay affirme que rien n'avait suivi, aucun contact, aucun dialogue, silence radio du côté de l'Aqmi.

"Nous n'avons ni négociation, ni preuve de vie, ni revendication, avec même le refus d'une médiation médicale ", assurait aussi une source au ministère de la Défense hier.

Hier matin, au Mali, selon des sources des services de sécurité et de renseignement, " de folles rumeurs et des informations lugubres circulaient sur le sort de l'otage français.

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