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L'UE et les Etats-Unis somment la Turquie de respecter l'état de droit

L'UE et les Etats-Unis s'inquiètent d'une dérive répressive et arbitraire depuis que le gouvernement turc est parti à la chasse aux rebelles suspectés d'avoir participé au putsch manqué. Ankara s'est engagé a respecté l'état de droit.
Article rédigé par Mélodie Pépin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le secrétaire d'Etat américain,John Kerry et la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini à Bruxelles © MaxPPP)

 Après avoir condamné la tentative de coup d'Etat par une partie de l'armée turque dans la nuit de vendredi à samedi, Bruxelles et Washington s'inquiètent maintenant de la dérive répressive en cours dans le pays. Dans un appel commun, l'Union européenne et les Etats-Unis demandent au gouvernement turc de "maintenir le calme et la stabilité dans le pays" et de "respecter les institutions démocratiques de la nation et l'Etat de droit" , a plaidé John Kerry, le secrétaire d'Etat américain à l'issue d'une réunion avec les 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.

L'UE juge inacceptable le rétablissement de la peine de mort

L'appel a été entendu, et le Premier ministre turc, Binali Yildirim a tenu à rassurer tout en restant ferme. "Les putschistes devront rendre des comptes pour chaque goutte de sang versée" , mais  "dans le cadre du droit". Le Premier ministre turc a aussi rappelé que l'éventuel rétablissement de la peine de mort, comme évoqué dimanche soir par le président Erdogan, nécessitait un débat au Parlement après l'avertissement de l'UE. "Aucun pays, ne peut adhérer à l'UE s'il introduit la peine de mort", a déclaré la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mohgherini. La Turquie a aboli la peine de mort en 2004, dans le cadre des négociations d'adhésion.

Depuis samedi matin, et l'échec du putsch qui a fait près de 300 morts, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis de faire payer le prix fort aux mutins et de "nettoyer" l'armée. A ce jour, 6 000 militaires sont en garde à vue. Mais la purge s'est aussi élargie à la justice et à la fonction publique. 3000 mandats d'arrêts ont été émis à l'encontre de juges et de procureurs, 9000 fonctionnaires du ministère de l'Intérieur (dont plus de 5000 policiers et gendarmes) ont été limogés. Les rebelles sont désormais qualifiés de "groupe terroriste".

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