La branche maghrébine d'Al-Qaïda a fixé un nouvel ultimatum de quelques semaines pour libérer deux otages
Parmi eux, un Français de 61 ans, Pierre Camatte, qui préside une Association entre la ville de Gérardmer (Vosges) et Tidarmene (nord du Mali).
Il a été kidnappé par des inconnus en pleine nuit en novembre dans un hôtel de Ménaka, dans le nord-est désertique du Mali, et un Italien.
La branche d'Al-Qaïda avait menacé de le tuer si quatre de ses membres emprisonnés au Mali n'étaient pas libérés, avant de repousser son ultimatum, fixé initialement à la fin janvier, à une date jusqu'à présent indéterminée.
Les menaces d'Al Qaïda
Dans un communiqué repéré vendredi sur un site internet jihadiste par le centre américain de surveillance de sites islamistes SITE, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) donne jusqu'au 20 février à la France et au Mali pour "satisfaire ses demandes". "Une fois que ce délai supplémentaire précieux sera écoulé, nous aurons fait tout ce que nous pouvons. La France et le Mali devront assumer leur pleine responsabilité concernant la vie de celui qui a été enlevé si (nos) demandes ne sont pas remplies", précise le communiqué d'Al-Qaïda.
L'organisation d'Oussama ben Laden donne par ailleurs au gouvernement italien jusqu'au 1er mars pour répondre à ses exigences à propos de Sergio Cicala. Aqmi précise avoir "demandé la libération de (ses) prisonniers, dont les noms ont été donnés au négociateur italien, en échange de la libération de Sergio Cicala", l'otage italien.
Il n'est toutefois pas fait mention de la femme, italienne aussi, de ce dernier, Philomène Pawelgba Kaboré, enlevée avec lui le 17 décembre en Mauritanie. De même, la branche maghrébine d'Al-Qaïda ne parle à aucun moment des trois volontaires espagnols d'une association humanitaire, pris en otage le 29 novembre en Mauritanie et qu'Aqmi détient aussi dans le désert malien.
Le président malien exclut toute opération militaire pour libérer les Européens
La diffusion de ce communiqué intervient alors que le président malien Amadou Toumani Touré a dit exclure toute opération militaire pour libérer les six Européens, dans une interview publiée jeudi par le journal El Pais. "Tous les pays, y compris l'Espagne, nous ont dit qu'il ne fallait absolument pas opter pour une solution militaire", avait insisté le chef de l'Etat malien.
Ce dernier avait reçu brièvement lundi soir le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, venu, selon un responsable malien, demander au Mali "de tout faire" pour obtenir la libération de Pierre Camatte.
Le Mali est coutumier des prises d'otages par la branche maghrébine d'Al-Qaïda. En avril dernier l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, Robert Fowler, et son collègue Louis Guay, avaient été libérés dans le nord du pays, après quatre mois de détention.
Le négociateur malien, choisi par M. Touré en raison de son rôle dans la libération de 14 otages européens en 2003, avait plus tard affirmé que la remise en liberté des diplomates canadiens avait été possible en échange de la sortie de prison de quatre membres d'Al-Qaïda, dont un fabricant de bombe.
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