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La France saisit l'ONU, les Etats-Unis s'opposent à l'état d'urgence : l'ensemble des réactions internationales

La communauté internationale condamne unanimement la violence employée par les forces de l'ordre égyptiennes pour disperser les partisans de Mohamed Morsi. Les manifestants parlent d'un bilan de plusieurs milliers de morts et de blessés. Paris a convoqué l'ambassadeur d'Égypte à l'Élysée.
Article rédigé par Typhaine Morin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Mohamed Abd El Ghany Reuters)

Différents pays ont condamné, toute la journée, le bain de sang égyptien. Retour sur les différentes réactions internationales. 

> Revivez la journée en Egypte. 

La France et les Etats-Unis demandent "l'arrêt immédiat de la répression" 

La France a réagi, mercredi, par le biais du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Le chef de la diplomatie française a appelé à "l'arrêt immédiat de la répression " en Egypte et a affirmé que la France allait saisir l'Onu et ses principaux partenaires "pour qu'en urgence une position internationale soit prise en ce sens ".

Il a poursuivi et a affirmé que "la France condamnait avec la plus grande fermeté les violences sanglantes intervenues en Egypte et demandait un arrêt immédiat de la répression ". 

L'ambassadeur égyptien a été convoqué jeudi matin à l'Élysée.

Dans le même temps, les Etats-Unis, par le biais du porte-parole adjoint de la Maison Blanche, ont condamné "avec force " le recours à la violence en Egypte et se sont "opposés fermement au retour de l'état d'urgence  ".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a quant à lui exhorté mercredi l'armée égyptienne à organiser des élections, condamnant le bain de sang "lamentable " survenu lors de la dispersion des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi. "La responsabilité revient au gouvernement intérimaire et l'armée ", a-t-il indiqué. 

Turquie et Iran dénoncent un massacre

La Turquie a été la première à dénoncer le "massacre " perpétré par l'armée égyptienne contre les partisans du président déchu Mohamed Morsi. Dans un communiqué, le Premier ministre turc islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a demandé à "la communauté internationale avec en tête le Conseil de sécurité de l'Onu  et la Ligue arabe " de passer "immédiatement à l'acte pour faire cesser ce  massacre ".

Selon lui, l'attitude conciliante de la communauté internationale à l'égard du "coup d'Etat" pour renverser le président issu des Frères musulmans "n'a fait qu'encourager l'actuel  gouvernement en vue de son intervention " de ce mercredi. 

L'Iran a également utilisé le terme de "massacre de la population " égyptienne, évoquant la "possibilité d'une guerre civile " dans le pays.

Le Hamas condamne un "terrible massacre"

Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans, a aussi dénoncé "avec force " l'intervention de la police égyptienne contre des "manifestants pacifiques ".

Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza a été plus violent dans ses propos. Il a condamné "les terribles massacres sur les places Nahda et Rabaa al-Adawiyya et nous appelons à mettre fin à l'effusion de sang et aux excès (commis) contre des manifestants pacifiques ". C'est ce qu'a indiqué à l'AFP Sami Abou Zouhri, un porte-parole du mouvement islamiste qui est proche des Frères musulmans dont M. Morsi est issu.

L'ONU et l'UE restent mesurées

En Occident, les réactions sont plus mesurées. Le secrétaire général des Nations unies a condamné "dans les termes les plus forts " la violence de l'intervention des forces de sécurité égyptiennes. "Bien que l'Onu continue de réunir des informations précises  sur les événements de la journée, il semble que des centaines de personnes ont été tuées ou blessées dans les affrontements entre  les forces de sécurité et les manifestants ", a souligné Ban Ki-Moon dans un communiqué. 

L'UE a invité toutes les parties "à faire preuve de la plus  grande retenue " et juge "les nombreux morts dénombrés ", 124 selon un premier comptage de l'AFP, "pas acceptables ". La Grande-Bretagne a aussi appelé à la retenue et fait part de sa "profonde inquiétude ". Berlin prône une "reprise immédiate des négociations " pour empêcher "toute nouvelle effusion de sang ".

La Russie appelle "à la retenue"

Enfin, le ministère russe des Affaires étrangères a appelé mercredi toutes les forces politiques en Egypte "à la retenue ".

"Pendant cette période difficile que vit l'Egypte, nous appelons toutes les forces politiques de ce pays ami à faire preuve de retenue et de sang-froid (...) afin d'éviter une nouvelle escalade des tensions et de faire d'autres victimes ", a exprimé la diplomatie russe, qui a ensuite appelé au dialogue entre toutes les parties.

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