La justice américaine a refusé lundi d'abandonner les poursuites entamées contre Roman Polanski
Une Cour d'appel californienne a rejeté la demande d'abandon des poursuites déposée au début du mois par les avocats du cinéaste franco-polonais.
Elle a en revanche appelé à "une enquête rapide" sur les allégations de faute de procédure portées par la défense du cinéaste.
Le 10 décembre, un avocat de Roman Polanski, Chad Hummel, avait en effet dénoncé devant les trois juges de la cour d'appel du second district de Californie de graves erreurs de procédure au moment des faits, commises selon lui par le juge chargé de l'affaire à l'époque, Laurence Rittenband, décédé depuis.
Selon cet avocat, le juge Rittenband aurait discuté, avant de rendre sa sentence, avec un procureur qui lui aurait dit que Roman Polanski méritait la prison, ce qui constitue une grave faute de procédure. "Même s'il n'y a pas lieu de prendre des mesures exceptionnelles, il est très préoccupant que les accusations de faute professionnelle n'aient pas été examinées par un tribunal capable de mettre en avant des preuves et de tirer des conclusions à propos de ce qui s'est passé en 1977 et 1978", indique le jugement.
"Les accusations portées par M. Polanski nécessitent une enquête rapide et complète et ensuite, si besoin est, toutes les actions nécessaires en réparation des préjudices éventuellement subis. Nous appelons toutes les parties prenantes à ce drame interminable à mettre l'intégrité du système judiciaire au-dessus de leur désir de sanction, que ce soit pour son délit ou pour sa fuite", poursuit le jugement.
En mars 1977, Roman Polanski, alors âgé de 43 ans avait eu une relation sexuelle avec une mineure de 13 ans. Quelques semaines plus tard, au cours de son procès pour viol, à la suite d'une plainte des parents de l'adolescente, M. Polanski avait plaidé non coupable avant de changer de stratégie et de reconnaître le détournement de mineure. Mais il s'était finalement enfui des Etats-Unis avant le prononcé de sa sentence, craignant d'être lourdement condamné en dépit de ses aveux.
Arrêté en Suisse le 26 septembre, les Etats-Unis réclament depuis à Berne l'extradition du réalisateur, désormais assigné à résidence dans son chalet de Gstaad.
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