La mort d'Oussama Ben Laden est un coup dur pour l'appellation Al Qaïda, estime le juge anti-terroriste Trevidic
Personne n'est capable de fédérer idéologiquement comme lui des groupes très disparates, a estimé lundi le juge antiterroriste Marc Trévidic interrogé par les agences de presse.
Parallèlement, le juge antiterroriste n'exclut pas des actions terroristes de personnes isolées en réaction à sa disparition.
Des actions isolées sont "possibles, pas en terme d'attentat bien organisé mais par un kamikaze isolé. Personne n'est capable de le prévoir", estime-t-il car "une réaction épidermique, c'est envisageable".
Pour M. Trévidic, la mort de Ben Laden "ne met évidemment pas fin au problème (du terrorisme) mais va avoir un impact sur la capacité d'Al Qaïda de renaître un jour comme vrai état-major de commandement en zone pakistano-afghane", a-t-il dit.
"Oussama Ben Laden avait vraiment un leadership idéologique, il était le seul à pouvoir fédérer des groupes disparates dans le monde", a déclaré M. Trévidic.
"Quelque chose de mondial a disparu dans le djihad international"
"Je ne crois pas qu'il y ait d'autres leaders qui soient capables d'être admis, acceptés par des islamistes d'Asie, d'Afrique, d'Europe donc, de ce point de vue là, quelque chose de mondial a disparu dans le djihad international", a encore dit le juge antiterroriste.
"Ben Laden délivrait la franchise Al Qaïda , personne d'autre n'est capable de donner cette 'appellation d'origine contrôlée'", a estimé le juge. "Le fait qu'Al Qaïda n'était plus opérationnel était déjà bien amorcé, c'est un coup dur au côté idéologique, au côté référence du djihad international. Cela porte donc un coup très dur à Al Qaïda pour ce qu'il en restait", dit-il.
Le nom d'Oussama Ben Laden est apparu bien avant le 11 septembre 2001 dans les dossiers judiciaires français, rappelle par ailleurs le juge.
"Son nom est apparu longtemps dans les dossiers de filières pakistano-afghanes. Avant le 11 septembre 2001, il faisait la tournée des camps de recrutement, prêchait la bonne parole. Des gens l'ont donc lu, des gens l'ont vu", souligne t-il. Il exerce par ailleurs "en filigrane une espèce de fascination, on le retrouve dans les ordinateurs des gens que l'on retrouve, dans ce qu'ils lisent. Il est présent dans l'endoctrinement des gens qui partent sur zone", a ajouté M. Trévidic.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.