La Pologne en appelle à l'armée pour chercher le mystérieux train nazi
La nouvelle a sonné le glas de la tranquillité de ce petit coin jusqu'ici inconnu de Pologne. Depuis que deux hommes, un Allemand et un Polonais, toujours anonymes, ont révélé avoir localisé le lieu où un train nazi rempli - peut-être - d'objets volés et/ou de métaux précieux près de la ville de Walbrzych, les lieux sont devenus une version polonaise du Loch Ness. Des curieux et des reporters du monde entier affluent particulièrement autour du kilomètre 65 de la ligne ferroviaire Wroclaw-Walbrzych. C'est dans le haut talus qui borde la voie qu'est censée se trouver l'entrée du tunnel secret où est caché le convoi depuis 1945, dans l'immense complexe souterrain Riese, construit par les nazis dans la région.
Un croquis sur son lit de mort
Le conservateur général des monuments historiques, Piotr Zuchowski, a enflammé les imaginations la semaine dernière en affirmant être convaincu "à 99%" de l'existence de ce train nazi, sur la base d'images d'un géoradar, fournies par les découvreurs présumés. Il dit y avoir vu un convoi blindé de plus de 100 mètres de long. Selon lui, l'information sur l'emplacement du train "a été transmise oralement par une personne qui avait participé à son camouflage " et qui, "sur son lit de mort, avait fait un croquis de cet endroit présumé ", jamais découvert depuis la guerre.
"La valeur informative de l'annonce de la découverte n'est nullement supérieure à celles que nous avons vu apparaître depuis des dizaines d'années"
Mais deux jours plus tard, ce sont les autorités locales qui douchent l'enthousiasme général : le voïvode (préfet) de la région Tomasz Smolarz, annonce des mesures de protection du site en au passage, fait part de ses doutes : "La valeur informative de l'annonce de la découverte n'est nullement supérieure à celles que nous avons vu apparaître depuis des dizaines d'années ", assène-t-il aux journalistes. Et il dément l'existence d'images géoradar.
Génie militaire
Il fallait donc trancher et c'est l'armée qui va s'en charger : "Le ministre a décidé d'envoyer des moyens techniques sur le terrain pour mener des recherches et vérifier l'existence de ce train ", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de la Défense Jacek Sonta. Des spécialistes du génie militaire vont donc avoir la tâche de déterminer et de mettre en oeuvre ces moyens. En attendant, le business local ne s'embarrasse pas de vérifications : des T-shirts "Train blindé" sont déjà en vente sur place.
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