Le 23 août, les forces françaises ont connu leur premier tir fratricide depuis leur engagement en Afghanistan
3 soldats français du 21e régiment d'infanterie de marine de Fréjus (Var) ont été blessés, dont l'un grièvement, par les tirs au canon de leurs camarades d'une section qui pensaient ouvrir le feu sur des insurgés.
Le ministre de la Défense a indiqué jeudi qu'il n'y avait "a priori pas eu d'erreur particulière dans le commandement ou la procédure".
Hervé Morin a indiqué qu'il n'y aurait donc pas de suite disciplinaire envisagée "pour le moment".
Selon le rapport de l'état major des armés sur cet accident survenu le 23 août, "il est clair que c'est un tir qui est intervenu dans un contexte extrêmement difficile et compliqué, en pleine nuit, avec une attaque des talibans dans le cadre d'une opération", a déclaré M. Morin sur France Info. "Il y a eu un enchaînement de circonstances qui ont amené à ces tirs fratricides" mais "a priori, il n'y pas eu d'erreur particulière dans le commandement ou dans la procédure", a-t-il précisé. "La conjonction d'un certain nombre d'éléments a amené à penser qu'il y avait des talibans" dans la zone où les soldats français étaient en opération, a-t-il aussi déclaré.
"C'est la première fois qu'un tir fratricide se produit en Afghanistan au sein des forces françaises", avait déclaré l'état-major.
L'incident, présenté dans un premier temps comme un accrochage avec des insurgés, avait rapidement éveillé des doutes. Quelques minutes après l'ouverture du feu, une compagnie qui se trouvait dans la direction des tirs, à environ un kilomètre de distance, avait signalé des blessés dans ses rangs.
Quelques heures après l'incident, un second accrochage, cette fois clairement attribué aux insurgés, a fait deux morts dans les rangs français, deux soldats du même régiment que les blessés.
Témoignage
Selon le colonel Burkhard, l'enquête sur les trois blessés de la nuit a mis en évidence "un enchaînement d'incompréhensions, aggravé par les circonstances".
"Un enchaînement d'incompréhensions, aggravé par les circonstances". "Il faisait nuit, le terrain était difficile, la végétation dense et, de surcroît, une heure auparavant, des insurgés avaient ouvert le feu sur des éléments français en train de se mettre en place dans la même zone", a-t-il déclaré.
Toujours selon le colonel Burkhard, "il y a bien eu une demande d'autorisation de tir et le tir a été autorisé par le poste de commandement" de l'opération. Celui-ci a vérifié la position des uns et des autres mais la séquence a été marquée par "une série d'incompréhensions lors des transmissions" alors que "l'ennemi était dans la zone et que les éléments français se déplaçaient".
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