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Le blog de Théa, 12 ans, fiancée, ou comment dénoncer les mariages forcés

Une association norvégienne a mis en place une campagne virale contre les unions arrangées de mineurs. Elle s'appuie notamment sur le récit fictif d'une préado à quelques jours d'épouser un homme de 37 ans.

Article rédigé par franceinfo
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La petite Théa, 12 ans, va-t-elle épouser Geir, qui en a 37 ? La photo vient d'une campagne d'une association norvégienne, Plan, qui milite contre le mariage des enfants. (PLAN)

Théa a tout juste 12 ans. Elle vit en Norvège, prend des selfies, et veut être vétérinaire. Mais sa vie va changer. Samedi 11 octobre, elle épousera un homme de 37 ans.

Sur son blog, elle raconte sa vie d'enfant. Qu'elle aime acheter des robes ou goûter des gâteaux, comme le traduit (en anglais) le journal américain The Daily Dot. Mais Théa parle surtout de ses craintes et de ses angoisses, à la veille de son mariage. Elle se demande avec inquiétude à quoi ressemblent les rapports sexuels, ce que cela fait d'abandonner ses rêves, et s'inquiète à l'idée de tomber enceinte avant d'être prête à quitter sa famille.

Une campagne virale

Vous êtes méfiants ? Vous avez raison. La blonde Théa ne va pas vraiment se marier. Son blog fait partie d'une campagne en ligne de l'association norvégienne Plan appelée #StoppBryllupet sur Twitter. L'objectif est de sensibiliser aux mariages forcés des enfants en donnant aux gens un aperçu réaliste de la vie d'une gamine mariée.

Théa écrit ainsi que sa mère lui demande de "cesser de se conduire comme un enfant maintenant qu'elle va bientôt quitter sa famille". "Mais que veut-elle dire exactement ? Que j'aurai bientôt moi-même un enfant ?" Et d'ajouter : "Mon rêve a toujours été d'être vétérinaire, parce que je veux travailler avec des chevaux, mais maman dit que je n'ai pas besoin de travailler ou d'aller à l'école maintenant que je vais épouser Geir. Il nous prendra tous en charge."

Créer un choc dans l'opinion

L'objectif de l'association Plan est de provoquer un choc dans l'opinion, explique le quotidien anglais The Independent. Le directeur de l'association, Olaf Thommessen, a lancé le site il y a un mois. Et la date du 11 octobre, celle du mariage fictif de Thea, coïncide avec la Journée internationale de la fille organisée par l'ONU. 

Selon les Nations Unies, 140 millions de petites filles subiront un mariage forcé au cours de cette décennie, soit 39 000 par jour. C'est l'Inde qui a le plus fort taux de mariages d'enfants, mais au Niger ou au Bangladesh, plus de 60% des filles sont mariées avant l'âge de 18 ans, avec des conséquences dramatiques pour leur santé et leur avenir. Les mariages sont souvent arrangés par les familles, soit pour des raisons économiques, soit pour rassurer le mari sur la virginité de l'épouse.

L'association Plan invite évidemment à soutenir son action, par le partage sur les réseaux sociaux, mais aussi en signant sa pétition et en parrainant une fillette pour qu'elle puisse éviter le mariage forcé.  

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