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Le Brésil loin d'être prêt à un mois de sa Coupe du Monde

Dans un mois pile, le Brésil accueillera le premier match de la Coupe du Monde de football. Si les supporters et les joueurs sont déjà quasiment prêts, ce n'est pas le cas sur place, où des stades ne sont toujours pas terminés, et la tension toujours latente, entre menaces sécuritaires et contestation sociale. L'inquiétude grandit.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les Brésiliens manifestent toujours contre le coût du Mondial 2014 © Reuters - Sergio Moraes)

 Pour l'instant, la seule certitude est que la "Seleçao" brésilienne disputera le match d'ouverture de la Coupe du Monde, le 12 juin prochain face à la Croatie. Pour le reste, beaucoup ne savent pas encore à quoi s'attendre...

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Si le sélectionneur national, Luiz Felipe Scolari, a déjà donné la liste des joueurs qui disputeront le Mondial, les infrastructures, elles, sont encore en souffrance. Par exemple, quatre stades sur les douze promis ne sont pas encore achevés. C'est le cas par exemple de l'Arena Corinthians à Sao Paulo, où doit se disputer le match d'ouverture. Les stades de Cuitiba, Porto Alegre et Cuiaba risquent eux d'être livrés à la toute dernière minute. Ce qui provoquent l'inquiétude des pontes de la Fifa, qui ne manquent plus une occasion de mettre la pression sur les autorités brésiliennes.

Infrastructures déficientes

Le Brésil attend quelque 600.000 supporters venus du monde entier lors de la Coupe du Monde, dont près de 400.000 seront basés à Rio de Janeiro. Des supporters qui ont pour la plupart cassé leur tirelire pour vivre leur rêve brésilien, comme ces trois Mosellans.

Les infrastructures, comme les routes spéciales ou les hôtels, mettent du temps à être finalisées, malgré les sept ans de travaux. Les aéroports posent également question, et pourraient très vite arriver à saturation. Dans les stades, la connexion Internet et téléphonique est souvent erratique, et les différentes télévisions qui s'apprêtent à couvrir l'événement mondial sont dans l'angoisse. Enfin, les questions de sécurité ont refait leur apparition dans le débat public, avec la politique de "pacification" des forces de l'ordre dans les favelas, et la tension grandissante due à de nombreuses bavures. Pendant le Mondial, près de 170.000 policiers devraient être déployés dans le pays.

Contestation latente

La population brésilienne elle-même, pourtant fondue de football et de son équipe nationale, a du mal à se projeter dans le Mondial. L'engouement tarde à se manifester à travers le pays. Et pour cause, le Mondial est devenu depuis longtemps synonyme de gabegie financière dans un pays de 200 millions d'habitants frappé par les inégalités.

En juin 2013, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour protester contre le coût du Mondial, et les graves dysfonctionnements dans les secteurs publics (transports, écoles...). Aujourd'hui, même si la contestation a baissé d'un cran, les grèves ne sont pas qu'une menace en l'air, et elles pourraient venir perturber la bonne marche de la compétition. Même si la Fifa fait tout pour dissuader les Brésiliens, il pourrait y avoir des manifestations d'ampleur.

En clair, pour l'instant personne ne songe encore à rêver d'une victoire brésilienne en finale le 13 juillet prochain, au Maracana de Rio. Une victoire pourtant attendue par tout un peuple depuis le "Maracanazo" et la défait face à l'Uruguay, dans ce même stade, en 1950...

 

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