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Le chef de l'Etat sortant du Rwanda, Paul Kagame, a remporté l'élection présidentielle de lundi avec 93 % des voix

L'ancien chef militaire du Front patriotique rwandais (FPR) a obtenu 4.638.560 voix sur un total de 5.178.492, a annoncé la Commission électorale nationale.Crédité d'avoir reconstruit le Rwanda et rétabli la stabilité après le génocide de 1994, Kagame avait recueilli 95% des suffrages en 2003.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Paul Kagame célébrant sa victoire au stade d'Amahoro à Kigali le 10 août 2010 (AFP - SIMON MAINA)

L'ancien chef militaire du Front patriotique rwandais (FPR) a obtenu 4.638.560 voix sur un total de 5.178.492, a annoncé la Commission électorale nationale.

Crédité d'avoir reconstruit le Rwanda et rétabli la stabilité après le génocide de 1994, Kagame avait recueilli 95% des suffrages en 2003.

Des dizaines de milliers de partisans du président avaient déjà célèbré mardi la victoire au stade de football de la capitale Kigali, au son de musiques de reggae.

Présent au stade, le président Kagame a fêté sa victoire en dansant avec sa famille dans sa loge du stade entourée de lampions, avant de s'adresser à ses partisans: "Je veux vous remercier d'avoir fait le bon choix et d'avoir attendu jusqu'à maintenant", a-t-il lancé à la foule. "C'est la victoire du peuple du Rwanda", a-t-il ajouté.

Le score le plus élevé parmi les rivaux du président est celui, avec 4,9% des voix, de Jean Damascene Ntawukuriryayo, du parti social démocrate (PSD), selon le responsable des sondages.

Kagame rejette des accusations de meurtre
Paul Kagame a de nouveau démenti mardi toute implication de l'Etat dans deux récents meurtres d'un journaliste et d'un politicien d'opposition rwandais, dans une interview à une radio locale.

Le journaliste Jean Léonard Rugambage a été tué par balles le 24 juin devant son domicile à Kigali. Mi-juillet, le corps quasi-décapité du vice-président du Parti démocratique vert, André Kagwa Rwisereka, a été retrouvé dans un marais près de Butare (sud).

Le chef de l'Etat s'en est de nouveau pris à certains représentants de la presse internationale "qui commencent avec une histoire qu'ils veulent créer et montent en épingle tout un tas d'éléments". Les deux meurtres avaient fait monter la tension à l'approche du scrutin.

Droits de l'homme et situation économique
Des difficultés d'enregistrement ont empêché trois partis très critiques de présenter des candidats. Deux chefs de partis ont été arrêtés et accusés d'incitation à la haine ethnique et d'idéologie génocidaire. Des opposants disent avoir fait l'objet de menaces.

Outre les critiques venant de l'étranger, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a dénoncé "une répression politique croissante (de l'opposition) et un étranglement de la liberté d'expression".

Quant aux trois candidats qui font face à Kagame pour le vote de lundi, ils sont politiquement faibles et proches de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR).

Seize ans après le génocide et ses 800.000 morts, le bilan économique de Kagame est flatteur. Bien que privé d'accès maritime et pauvre en ressources naturelles, le Rwanda est aujourd'hui un pays prisé des investisseurs en Afrique.Le Rwanda compte 5,2 millions d'électeurs.

Paul Kagame est au pouvoir depuis 1994, après le génocide
Sans vrai rival ni opposition, Paul Kagame , 52 ans, préside aux destinées de ce petit pays d'Afrique centrale depuis qu'il a mis un terme au génocide des Tutsi en juillet 1994 et sollicitait un nouveau mandat de sept ans après son élection triomphale en 2003 avec 95% des voix.

Pour cette deuxième présidentielle depuis les massacres, le président du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsi qui contrôle tous les échelons de la vie politique, affrontait trois candidats qui l'avaient soutenu en 2003.

Environ 1.400 observateurs assistaient au scrutin, parmi lesquels 214 étrangers pour le compte notamment de l'Union africaine (UA) ou du Commonwealth. L'Union européenne (UE), arguant de raisons budgétaires, n'a pas envoyé d'observateurs. Mais les ONG de défense des droits de l'homme affirment que la campagne électorale a été entachée de répressions et de violences envers les opposants.

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