Cet article date de plus de treize ans.

Le Congrès américain a voté samedi la loi supprimant l'interdiction aux militaires de révéler leur homosexualité

Les sénateurs ont voté, par 65 voix contre 31, le texte en faveur de l'abrogation de la directive dite du "Don't ask, don't tell" (ne rien demander, ne rien dire), mise en oeuvre en 1993.Le président Barack Obama entend promulguer la loi dans les prochains jours.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Marines américains en Afghanistan (18-12-2010) (AFP - Massoud HOSSAINI)

Les sénateurs ont voté, par 65 voix contre 31, le texte en faveur de l'abrogation de la directive dite du "Don't ask, don't tell" (ne rien demander, ne rien dire), mise en oeuvre en 1993.

Le président Barack Obama entend promulguer la loi dans les prochains jours.

"Comme le président le dit depuis longtemps, mettre fin à la directive 'Don't ask, don't tell' et permettre aux gays et lesbiennes de servir ouvertement dans l'armée renforcera notre sécurité nationale, tout en confirmant le principe fondamental d'égalité sur lequel notre pays a été fondé", a déclaré la Maison blanche dans un communiqué, après le vote du Sénat.

La Chambre des représentants avait adopté le texte mercredi par 250 voix contre 175.

La fameuse directive avait été mise en oeuvre en 1993, sous la présidence du démocrate Bill Clinton. Ce dernier entendait ainsi ouvrir les portes d'une carrière militaire aux homosexuels, à condition toutefois qu'ils taisent leur préférence sexuelle.

Ces derniers mois, le sujet a fait l'objet de débats passionnés dans la société américaine. Plusieurs personnalités, comme la chanteuse Lady Gaga, se sont prononcés en faveur de l'abolition de la fameuse disposition, la qualifiant de discriminatoire.

En mai, la Chambre des représentants avait approuvé l'abolition de cette loi. Mais le Sénat avait rejeté la semaine dernière une première version de la mesure, glissée dans un vaste projet de loi de finance pour le Pentagone. Des élus démocrates et républicains ont ensuite décidé de déposer un nouveau projet de loi indépendant, qui ne soit pas inséré dans un autre texte.

Samedi, peu avant le vote au Sénat, le sénateur républicain John McCain, l'un des principaux opposants au texte, avait souligné les "importants dégâts" que provoquerait celui-ci s'il était voté. "La première victime de la guerre en Irak était un homosexuel. La mine qui lui a arraché la jambe droite se moquait de savoir s'il était gay ou hétéro. Nous devrions faire de même", a de son côté déclaré le sénateur démocrate Carl Levin, qui préside la commission de la Défense du Sénat.

Le plus haut gradé de l'armée américaine , l'amiral Michael Mullen, qui a récemment assuré que les soldats américains étaient "prêts" pour l'abolition du texte, a promis samedi que la nouvelle loi serait appliquée de façon "responsable et mesurée". Une étude du Pentagone dévoilée fin novembre montre qu'une majorité de militaires et de leurs conjoints sont favorables à l'abrogation. Mais certains élus, essentiellement républicains, et certains hauts gradés de l'armée comme le patron des marines, le général James Amos, craignent que cela ne nuise à l'efficacité des soldats au combat.

Pendant la campagne présidentielle de 2008, Barack Obama avait promis de mettre fin à cette loi du silence, qu'il avait jugée injuste, peu judicieuse. A ses yeux, le texte violait les droits de l'homme. Depuis le début de son mandat, des organisations de gauche lui reprochaient de rester les bras croisés sur ce sujet.

Plus de 13.000 hommes et femmes ont été exclus des rangs de l'armée américaine en vertu de la directive "Don't ask, don't tell". Nombre de ceux qui ont dû quitter l'armée ont dit leur espoir de pouvoir être désormais réintégrés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.