Le président iranien Ahmadinejad s'est rendu jeudi après-midi au Sud-Liban à quatre km de la frontière avec Israël
Il s'est exprimé devant la foule massée dans le stade de la ville de Bint Jbeïl lourdement bombardée par Tsahal lors du conflit de juillet 2006.
"Le monde doit savoir que les sionistes sont mortels alors que la nation libanaise est vivante et offre un modèle aux Etats de la région", a-t-il ajouté, saluant la "résistance" du Hezbollah face à Israël.
Selon la deuxième chaîne de télévision israélienne, les clameurs des partisans du Hezbollah provenant du stade étaient nettement perceptibles du côté israélien de la frontière, sur laquelle Tsahal s'est repliée en 2000, après 22 ans d'occupation du Sud-Liban.
Mercredi, au premier jour de cette visite, controversée en occident et en Israël, le chef de l'Etat iranien a affirmé qu'Israël se dirigeait vers sa fin et a loué la "résistance" du Liban face à l'Etat hébreu.
Ce déplacement à Bint Jbeïl est le moment fort de cette visite, critiquée par la majorité parlementaire pro-occidentale libanaise, de même que par les Etats-Unis et Israël qui accusent l'Iran d'armer le Hezbollah chiite, mouvement politique et militaire le plus puissant au Liban.
Mahmoud Ahmadinejad et son homologue libanais Michel Sleimane ont signé mercredi une dizaine d'accords portant sur l'énergie, le commerce, le tourisme et les technologies. M. Ahmadinejad a ensuite aussi rencontré le Premier ministre soutenu par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, Saad Hariri, chef de la majorité parlementaire
Foule en liesse
Sur la route de l'aéroport de Beyrouth, des dizaines de milliers de personnes, massées à l'appel du Hezbollah, avaient salué mercredi l'arrivée du président iranien, en jetant du riz et des pétales de rose sur son convoi aux cris de "Khosh Amadid! (bienvenue en farsi), Allah Akbar (Dieu est grand en arabe)".
"Cet accueil populaire est une gifle à tous ceux qui ont critiqué la visite, notamment les Etats-Unis et Israël", a commenté Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, un proche allié de Téhéran.
En soirée, une foule en délire l'a accueilli lors d'un rassemblement organisé par le Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du parti.
La Maison Blanche a affirmé que cette visite démontrait que le Hezbollah "porte plus d'intérêt à sa loyauté envers l'Iran qu'à sa loyauté envers le Liban", et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a dit son hostilité aux efforts visant à "déstabiliser" le Liban .
En Israël, un député d'extrême droite, Arié Eldad, a préconisé d'éliminer le président iranien, tandis qu'un haut responsable gouvernemental a affirmé que le Liban avait rejoint "l'axe des Etats extrémistes" et s'est transformé en "client de l'Iran".
Israël, toujours en ligne de mire
Après ses entretiens avec son homologue libanais Michel Sleimane, M. Ahmadinejad a affirmé que son pays soutenait "avec force la résistance du peuple libanais contre le régime sioniste".
"Nous avons tous les deux des intérêts et des ennemis communs", a-t-il affirmé, en référence à Israël. Il a estimé que la "résistance" avait changé "l'équilibre des forces dans la région", l'Etat hébreu n'étant pas parvenu à neutraliser le Hezbollah en 2006.
"J'annonce que le régime sioniste poursuit sa chute et aucune puissance ne peut le sauver (en raison du) front résistant au Liban, en Syrie, en Palestine, en Irak et ailleurs", a clamé le président iranien lors du rassemblement dans le sud de Beyrouth, sous les applaudissements et les cris "Mort aux Etats-Unis!" "Mort à Israël !"
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, apparu devant le rassemblement via un géant écran, a renchéri: "l'Occident s'énerve contre lui (Ahmadineajd) car il dit la vérité en affirmant qu'Israël est un Etat illégitime et qu'il doit disparaître".
Meurtre de Rafic Hariri : Ahmadinejad défend le Hezbollah
Mahmoud Ahmadinejad a d'autre part défendu le Hezbollah, contre une éventuelle accusation dans l'assassinat du dirigeant libanais Rafic Hariri, au moment où le parti chiite s'attend à une telle mise en cause par un tribunal de l'ONU.
Cette tirade s'inscrit dans le cadre d'un bras de fer sur l'enquête de ce meurtre, qui oppose le Hezbollah au camp du Premier ministre libanais Saad Hariri, fils de l'ancien chef de gouvernement assassiné en 2005 à Beyrouth.
Le parti chiite accuse des responsables de services de sécurité, des députés et des juges proches du Premier ministre d'avoir incité des personnes à déposer de "faux témoignages" lors de l'enquête internationale.
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