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Le rendez-vous des altermondialistes s'est ouvert lundi et pour 5 jours à Porto Alegre (Brésil)

La solidarité avec Haïti et la nécessité d'exercer un contrôle citoyen sur l'aide ont été très présents au premier jour de ce grand rassemblement anti-libéral dont le slogan reste "un autre monde est possible".Les activistes du Forum se sont dits prêts à envoyer des brigades de volontaires et des semences dans les zones rurales d'Haïti dévasté.
Article rédigé par France2.fr
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La solidarité avec Haïti et la nécessité d'exercer un contrôle citoyen sur l'aide ont été très présents au premier jour de ce grand rassemblement anti-libéral dont le slogan reste "un autre monde est possible".

Les activistes du Forum se sont dits prêts à envoyer des brigades de volontaires et des semences dans les zones rurales d'Haïti dévasté.


"Nous allons nous efforcer d'envoyer, d'ici au mois de mars, des brigades et des semences dans les zones rurales qui ont souffert du séisme et qui doivent accueillir 500.000 personnes qui ont fui Port-au-Prince", la capitale de l'île caribéenne, a déclaré à l'AFP le leader des Sans Terre du Brésil, Joao Pedro Stédile.

Pour une reconstruction citoyenne d'Haïti
Les Sans Terre, qui luttent pour donner des lopins de terres aux deshérités sont le mouvement social le mieux organisé du Brésil. "Port-au-Prince est une zone militarisée qui recevra l'aide des agences gouvernementales, et nous, les mouvements sociaux, nous irons à l'intérieur" du pays, a-t-il ajouté.

"On a parlé d'un Plan Marshall pour aider Haïti, et cela nous fait un peu peur s'il n'y a pas un contrôle citoyen, parce qu'il n'existe pas de réseaux citoyens à Haïti ni de mouvements forts pour contrôler l'aide. Dans toutes les reconstructions qui ont suivi des guerres, c'est le capitalisme qui est sorti vainqueur", a mis en garde la féministe uruguayenne Lilian Celiberti.

Qu'est ce que le Forum Social Mondial ?
Né après la réunion de l'Organisation mondiale du commerce en 1999 à Seattle, le Forum Social Mondial se tient depuis 2001 en parallèle au Forum économique de Davos dont il se veut le contrepoint. De 20.000 à 30.000 militants sont attendus jusqu'à vendredi pour participer à cette manifestation qui propose plusieurs centaines d'événements, conférences, débats et rencontres en tous genres.

Les fondateurs du Forum Social Mondial estiment que, depuis l'époque du néo-libéralisme triomphant de la fin des années 1990, leurs idées ont progressé, en voulant pour preuve l'intervention massive des Etats pour contrer la crise ou la mobilisation pour l'environnement.

Quelles avancées en dix ans pour le Forum social ?
Mais, en dix ans, le mouvement s'est aussi usé et il s'interroge sur son efficacité. "Le Forum social mondial a mis au premier plan la nécessité de changer la culture politique et économique dominante. Maintenant, nous devons définir quel monde nous voulons", a dit à l'AFP l'un de ses fondateurs, le brésilien Candido Grzybowski.

"En 2001, nous étions les seuls à dire que la mondialisation n'accouchera pas d'un monde meilleur. (...). Aujourd'hui, nous devons défier de manière plus tranchante la culture encore hégémonique du marché", a souligné l'Italienne Rafaella Bolini.

Un autre fondateur du Forum social, le Français Bernard Cassen, plaide pour un rapprochement avec les politiques qui ouvrirait sur la mise en oeuvre des idées imaginées au Forum, une stratégie contestée par de nombreux activistes altermondialistes.

Le président brésilien attendu mardi
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est attendu vendredi à Porto Alegre, une visite habituelle pour l'ancien leader syndical, qui doit se rendre dans la foulée au Forum concurrent de Davos.

D'autres dirigeants de la gauche radicale latino-américaine pourraient faire une apparition, dont Hugo Chavez (Venezuela), Fernando Lugo (Paraguay), Evo Morales (Bolivie) et Rafael Correa (Equateur).

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