Législatives historiques en Birmanie : des inquiétudes sur la transparence du scrutin
Les élections législatives historiques qui ont lieu ce dimanche en Birmanie seront-elles aussi libres et transparentes qu’elles le prétendent ? On peut déjà en douter. Il y a d’abord tous ceux qui ont été exclus du vote : une grande partie des Birmans de l’étranger, les minorités ethniques qui vivent dans des régions en pleine guerre civile et les 800.000 musulmans Rohingyas qui se sont vus retirer leurs papiers d’identité sous la pression des moines nationalistes. Au total, ce sont 10% des électeurs qui sont privés de scrutin. Des électeurs en général peu favorables au régime.
La logistique a déjà montré elle aussi quelques faiblesses. Des listes électorales numériques ont remplacé les vieux fichiers papiers mais il y a eu au passage quelques oublis, quelques erreurs, et les militants du parti d’Ang San Suu Kyi ont noté que c’était souvent à leur détriment.
Corruption, bourrage d’urnes, intimidation, fraude… Les ONG ont du mal à croire que ces maux endémiques vont disparaître, même si des observateurs étrangers sont pour la première fois autorisés à surveiller le scrutin. Mais ils ne pourront rien faire contre la constitution, qui prévoit toujours que le quart des sièges au parlement soit d’office offert à des militaires.
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