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Législatives historiques en Birmanie : des inquiétudes sur la transparence du scrutin

Cela faisait 25 ans qu’il n’y avait pas eu d’élections libres en Birmanie, pays dirigé par la junte militaire jusqu’en 2011. La grande favorite de ces législatives que l’on promet transparentes, c’est l’ancienne dissidente et prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi. Face à elle, le parti au pouvoir lié aux anciens militaires. Mais on peut déjà douter de la transparence du scrutin.
Article rédigé par franceinfo
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  (A la veille de législatives historiques en Birmanie, les inquiétudes se multipliaient samedi, le vote anticipé des militaires restant notamment inaccessible aux observateurs internationaux. Photo d'illustration dans un bureau de vote © REUTERS/Jorge Silva)
Elections libres et test démocratique en Birmanie. Le reportage d’Isabelle Labeyrie, envoyée spéciale de France Info à Rangoon. Elle répond à Jules Lavie

Les élections législatives historiques qui ont lieu ce dimanche en Birmanie seront-elles aussi libres et transparentes qu’elles le prétendent ? On peut déjà en douter. Il y a d’abord tous ceux qui ont été exclus du vote : une grande partie des Birmans de l’étranger, les minorités ethniques qui vivent dans des régions en pleine guerre civile et les 800.000 musulmans Rohingyas qui se sont vus retirer leurs papiers d’identité sous la pression des moines nationalistes. Au total, ce sont 10% des électeurs qui sont privés de scrutin. Des électeurs en général peu favorables au régime.

 

La logistique a déjà montré elle aussi quelques faiblesses. Des listes électorales numériques ont remplacé les vieux fichiers papiers mais il y a eu au passage quelques oublis, quelques erreurs, et les militants du parti d’Ang San Suu Kyi ont noté que c’était souvent à leur détriment.

 

Corruption, bourrage d’urnes, intimidation, fraude… Les ONG ont du mal à croire que ces maux endémiques vont disparaître, même si des observateurs étrangers sont pour la première fois autorisés à surveiller le scrutin. Mais ils ne pourront rien faire contre la constitution, qui prévoit toujours que le quart des sièges au parlement soit d’office offert à des militaires.

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