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Les choses sérieuses commencent pour le PDJ

Au lendemain de sa victoire, le Parti Démocrate du Japon a entamé lundi ses consultations pour le futur gouvernement
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Le futur premier ministre, Yukio Hatoyama (©  AFP PHOTO / TOSHIFUMI KITAMURA)

Au lendemain de sa victoire, le Parti Démocrate du Japon a entamé lundi ses consultations pour le futur gouvernementAu lendemain de sa victoire, le Parti Démocrate du Japon a entamé lundi ses consultations pour le futur gouvernement Il aura la lourde tâche de redresser une économie fragile et d'engager des réformes sociales ambitieuses.

En remportant les élections législatives, le Parti Démocrate du Japon (PDJ) a mis fin à 54 ans de règne des conservateurs sur la seconde économie du monde. Il obtient 308 sièges sur les 480 dont dispose la Chambre des représentants du Japon.

Le tout puissant Parti libéral-démocrate (PLD) du premier ministre Taro Aso n'a finalement recueilli que 119 sièges, soit une perte de 181 sièges.

Le président du PDJ (centre), Yukio Hatoyama, devrait être élu Premier ministre d'ici deux semaines par la nouvelle Chambre des députés. Dans l'intervalle, c'est le gouvernement sortant du Premier ministre Taro Aso qui dirigera le pays.

Il annoncera peu après la composition de son gouvernement, qu'il compte élargir à deux autres partis d'opposition dans un souhait d'ouverture.

M. Aso a annoncé qu'il assumait la responsabilité de cette cuisante défaite et qu'il allait démissionner de la présidence du PLD, probablement après l'élection du nouveau Premier ministre. "Pour récupérer le pouvoir, je pense profondément qu'il nous faut régénérer le parti", a dit M. Aso, le visage fermé.

A la recherche de la "compréhension du peuple"


Après l'euphorie de la victoire, les choses sérieuses commencent pour les Démocrates, qui vont pour la première fois faire l'expérience du pouvoir.

Nous n'allons pas imposer nos politiques", a averti Yukio Hatoyama lundi matin sur la chaîne publique NHK. "Nous devons faire preuve de patience et rechercher la compréhension du peuple".

Le futur Premier ministre hérite d'un Japon vieillissant, dont la population décline inexorablement, et d'une économie encore fragile après avoir traversé la plus grave récession d'après-guerre, avec un taux de chômage record. Il a également annoncé qu'il voulait "réguler les excès" du capitalisme.

La presse japonaise souligne l'inexpérience du PDJ


Les électeurs japonais ont écrit une nouvelle page d'histoire en votant massivement pour l'opposition, mais il s'agit plus d'un rejet des conservateurs au pouvoir depuis un demi-siècle que d'une adhésion franche au Parti Démocrate du Japon (PDJ), estime la presse de lundi.

"La volonté du peuple a provoqué un raz-de-marée en faveur du PDJ", relève l'Asahi Shimbun dans un éditorial. "Mais est-ce que cela témoigne d'une confiance dans un gouvernement PDJ ? La réponse est probablement non", conclut le quotidien de centre-gauche.

"Il serait plus raisonnable de penser qu'il s'agit d'un raz-de-marée en faveur de la meilleure des deux alternatives", écrit le quotidien régional Tokyo Shimbun, dans son éditorial.

Le Yomiuri Shimbun, plus grand journal japonais, pense que la population "est assez inquiète" de l'inexpérience du parti centriste.

Le parti centriste dirigé par Yukio Hatoyama, qui n'a aucune expérience du pouvoir, va devoir se mettre au travail sans tarder pour répondre aux espoirs de la population en relançant la croissance économique et en introduisant de réels changements, écrivent les principaux quotidiens japonais.

Le président du PDJ, Yukio Hatoyama, 62 ans, riche héritier d'une longue dynastie d'hommes politiques souvent comparée aux Kennedy, devrait être nommé premier ministre par le nouveau Parlement d'ici deux semaines.

Des mesures sociales pour les plus démunis


Yukio Hatoyama a promis des mesures sociales en faveur des retraités, des familles et des plus démunis. Un programme séduisant pour une population vieillissante, en mal d'enfants et inquiète de l'aggravation des disparités sociales. Le programme de relance par la consommation du PDJ se heurte au scepticisme de nombreux économistes, qui s'interrogent notamment sur son financement alors que la dette publique japonaise atteint déjà 170% du PIB.

Sur le plan diplomatique, le futur chef du gouvernement souhaite que le Japon mène une politique plus indépendante de celle des Etats-Unis et davantage tournée vers l'Asie, sans toutefois remettre en cause l'alliance stratégique avec son allié américain.

Le PLD, artisan du "miracle économique" qui a fait du Japon la deuxième puissance économique du monde, paye aujourd'hui les conséquences des réformes libérales de l'ancien premier ministre Junichiro Koizumi (2001-2006). Des réformes accusées d'avoir aggravé les disparités et le chômage.

Mais certains observateurs japonais restent toutefois sceptiques sur les chances d'un réel changement. Ils font ainsi remarquer que beaucoup de responsables du PDJ, dont M. Hatoyama lui-même, sont d'anciens dissidents du PLD.

Obama espère une "alliance forte" avec le futur Premier ministre japonais

Le président américain espère une "alliance forte" avec le futur Premier ministre japonais de centre-gauche, dont le parti vient de remporter les élections mettant fin à 54 ans de règne des conservateurs, a annoncé dimanche la Maison Blanche.

Selon la Maison Blanche, il s'agit d'une "élection historique dans l'une des démocraties phares du monde".
"Nous avons confiance dans le fait que l'alliance forte entre les Etats-Unis et le Japon et le partenariat entre nos deux pays va continuer de prospérer sous le prochain gouvernement à Tokyo", écrit le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs dans le communiqué.
Le président Obama "a hâte de travailler en étroite collaboration avec le nouveau Premier ministre sur une large palette de questions mondiales, régionales et bilatérales", poursuit M. Gibbs.


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