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Les forces loyales au président ivoirien Laurent Gbagbo ont ouvert le feu jeudi contre des manifestantes à Abidjan

Selon des témoins,plusieurs centaines de femmes s'étaient réunies dans la matinée à un rond-point du quartier d'Abdobo et scandaient les "Gbagbo, dégage!" et "Alassane président"."Sept femmes ont été tuées par balles par les Forces de défense et de sécurité (FDS)" a déclaré G.Ngefa,directeur adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Le quartier d'Abobo à Abidjan, le 2 mars, au lendemain du clash entre manifestants et forces loyales à Gbagbo. (AFP - Issouf Sanogo)

Selon des témoins,plusieurs centaines de femmes s'étaient réunies dans la matinée à un rond-point du quartier d'Abdobo et scandaient les "Gbagbo, dégage!" et "Alassane président".

"Sept femmes ont été tuées par balles par les Forces de défense et de sécurité (FDS)" a déclaré G.Ngefa,directeur adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci.

"Six femmes sont mortes sur place, et la septième est morte à l'hôpital", a-t-il précisé.

Pour sa part, Paris souhaite que le Conseil des droits de l'homme des Nations unies se saisisse des violences en Côte d'Ivoire et qu'une "commission d'enquête crédible et impartiale sous l'égide de l'ONU" soit mise en place, a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères.

La climat dans le quartier restait très tendu à la mi-journée, après le départ des manifestantes. "On est prêt à en découdre" avec le pouvoir en place, jurait un jeune homme. Sur la voie principale d'Abobo et dans nombre de ruelles, des jeunes pro- Ouattara avaient barré les accès avec des carcasses de voitures ou des tables renversées.

Les FDS ont nié vendredi toute responsabilité dans ce drame, disant "ne pas se reconnaître dans cette accusation forcément mensongère et sans fondement".

La crise prend des allures de guerre civile
Depuis la mi-février, des jeunes et depuis quelques jours des femmes descendent dans les rues, dans certains quartiers populaires, pour crier leur ras-le-bol devant la situation du pays et exiger le départ du président sortant, se heurtant parfois aux FDS.

Ce nouvel incident survient à Abobo, dans le nord de la capitale économique qu'est Abidjan, épicentre de la crise née du scrutin présidentiel de novembre entre le régime de Laurent Gbagbo, qui refuse de quitter le pouvoir, et le camp d'Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale.

Les violences ont connu une nouvelle flambée ces derniers jours. Lundi, des experts de l'Onu ont essuyé des tirs à l'aéroport de la capitale Yamassoukro, et la semaine dernière, des combats à l'arme lourde ont eu lieu dans le quartier Abobo d'Abidjan, entre FDS et insurgés.

Selon la mission de l'Onu dans le pays, l'Onuci, cinquante personnes ont été tuées dans des violences durant la semaine écoulée en Côte d'Ivoire, dont 26 dans le quartier abidjanais d'Abobo. Le bilan des morts grimpe à 365 depuis la mi-décembre.

L'Onu s'alarme
La montée des tensions depuis la mi-février ne cesse d'inquiéter la communauté internationale, qui redoute que la crise ne tourne à la guerre civile.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir jeudi à ce sujet. Pour les Nations unies, la situation est très grave.

La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est dite "extrêmement préoccupée" par l'escalade de la violence et a dénoncé "les attaques de supporters de Gbagbo contre le personnel de l'ONU, des civils et des Casques bleus".
Selon elle, avec les violences à Abidjan et dans l'ouest ivoirien, le pays est confronté à "une crise humanitaire" faisant fuir de nombreux civils.

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