Les indépendantistes écossais abattent leur dernière carte

Le 24 mars 2016 : c'est le jour où l'Ecosse pourrait devenir indépendante. Cette date, fixée par les indépendantistes du SNP (Scottish National Party), le parti au pouvoir au Parlement régional, n'est encore qu'hypothétique.

Mais elle fait partie de l'ensemble de mesures proposées par le Premier ministre nationaliste écossais, Alex Salmond, qui a dévoilé mardi à Glasgow son livre blanc promettant une Ecosse "plus juste et plus prospère ".

Dix mois pour convaincre des bienfaits de l'indépendance

L'objectif est d'expliquer ce que serait le futur de l'Ecosse en cas de victoire du oui au référendum d'indépendance qui ferait voler en éclats le Royaume-Uni, dans dix mois. 

Au programme : une Ecosse qui disposerait de sa propre défense, rejoindrait l'UE et l'OTAN, mais conserverait le souverain britannique comme monarque et la livre sterling comme monnaie. Le livre blanc décrit une Ecosse presque idéale. Dans ce document de 670 pages, les indépendantistes promettent également de ne pas augmenter les impôts, et de proposer plus d'aides aux familles pour les enfants. 

Le souci, c'est que le livre blanc comporte également une longue liste de questions auxquelles il est impossible de répondre maintenant. Les Etats membres accepteront-ils qu'une Ecosse indépendante rejoigne l'UE ? Pourra-t-elle exploiter comme elle l'entend le pétrole et le gaz en mer du Nord ? Et surtout, comment garder la livre sterling alors que Londres n'est absolument pas prêt à coopérer ? 

La dernière chance ? 

Pour l'instant, toutes ces questions restent du domaine de l'utopie. Si les indécis peuvent encore faire basculer le vote, le "Non" est en tête des sondages. Dans le dernier en date, publié le dimanche 24 novembre par le Sunday Times , 47 % des Ecossais sondés se disent opposés à l'indépendance, 38 % sont partisans, et 15 % restent indécis. 

Mais les indépendantistes espèrent bien que la publication du livre blanc leur permettra de rattrapper leur retard dans les sondages. "Au final, il n'y a qu'une seule question et un seul choix au coeur du débat : est-ce que nous, qui vivons et travaillons en Ecosse, pensons que nous sommes les mieux placés pour prendre des décisions sur l'avenir de l'Ecosse  ?", a martelé Alex Salmond, le Premier ministre. 

D'autant que si le non l'emporte, "l'Ecosse sera à l'arrêt". C'est en tout cas la conclusion du livre blanc.