L'Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie, pays les plus corrompus
Le dernier classement de Transparency International a été publié mardi. La France stagne au 22e rang sur 177 pays. Les deux Etats les plus vertueux sont le Danemark et la Nouvelle-Zélande.
C'est une réputation peu enviable pour une nation. L'Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie sont perçus comme les pays les plus corrompus du monde, selon l'index annuel de l'organisation Transparency International, publié mardi 3 décembre. L'organisation basée à Berlin estime que près de 70% des nations dans le monde sont considérées comme confrontées à un "problème sérieux" de vénalité parmi leurs fonctionnaires. Et aucun des 177 pays étudiés en 2013 n'obtient un score parfait, même si le Danemark et la Nouvelle-Zélande sont les moins soupçonnés d'être touchés par la corruption.
Pour établir son indice, Transparency rassemble des avis d'experts du problème au sein d'organisations telles que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou la fondation allemande Bertelsmann. Elle classe les pays sur une échelle de 0 à 100, la nation obtenant 0 étant celle perçue comme la plus corrompue. La France obtient en 2013 un score de 71, identique à celui de 2012, ce qui la classe au 22e rang sur 177 pays. Le dernier classement "dresse un tableau inquiétant", estime Transparency. "Alors qu'une poignée de pays obtient un bon résultat, aucun n'arrive à la perfection. Et plus des deux tiers ont moins de 50."
"Des pays où le gouvernement ne fonctionne pas"
"La corruption affecte le plus les pauvres, explique Finn Heinrich, un des chercheurs de l'organisation. C'est ce qui ressort du classement : les pays les plus corrompus sont les plus pauvres et, dans ces derniers, ce sont les moins nantis qui en souffrent le plus. Jamais ces nations ne sortiront de la pauvreté si elles ne combattent pas la vénalité." Parmi les pays qui ont le plus perdu de points dans l'index 2013, se trouvent la Syrie, déchirée par la guerre civile, ainsi que la Libye et le Mali, tout deux en proie à des conflits militaires majeurs ces dernières années.
"Si vous regardez les pays en bas du classement, vous trouvez aussi la Somalie. Ce sont des pays où le gouvernement ne fonctionne pas de façon efficace et les gens doivent recourir à toutes sortes de moyens pour obtenir des services, se nourrir et survivre", analyse Finn Heinrich. En Afghanistan, d'où les forces armées de l'Otan comptent se retirer l'an prochain après y être restées plus d'une décennie, "nous n'avons pas observé de progrès tangibles". En queue de peloton également, la Corée du Nord, "une société totalitaire complètement repliée sur elle-même", où des transfuges racontent que la famine aggrave encore la corruption "car vous avez besoin de connaître quelqu'un de corrompu au sein du parti pour survivre".
"Tous les pays sont menacés"
Parmi les pays qui "se sont le plus améliorés", bien que partant de très bas, la Birmanie, où la junte militaire au pouvoir a ouvert la porte à un processus de démocratisation. "C'est le seul moyen de permettre aux pays d'éviter ce que l'on pourrait appeler la 'malédiction des ressources', c'est-à-dire le fait que les ressources soient seulement disponibles pour une très petite élite, dit Finn Heinrich. C'est notamment le cas du Nigeria et d'autres pays prospères grâce à leur richesse pétrolière."
"Tous les pays sont menacés de corruption, à tous les niveaux de gouvernement, aussi bien quand il s'agit de délivrer un permis local que lors de la mise en vigueur de lois et de régulations", met en garde la Canadienne Huguette Labelle, présidente de Transparency. L'organisation souligne qu'il est impossible de mesurer à proprement dit la corruption puisque cette dernière est illégale et dissimulée.
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