Les ressortissants français priés de quitter le Mali
"La situation est dangereuse, c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à nos ressortissants dont la présence n'est pas indispensable de quitter le pays, il faut prendre le maximum de précautions ", a déclaré Alain Juppé qui est à Dakar.
Une mise en garde qui intervient alors que les rebelles touareg et des groupes armés islamistes progressent vers le sud du pays après avoir pris le contrôle de sa partie nord.
Sur le terrain, "la situation se dégrade très rapidement "mais le ministre français des Affaires étrangères a affirmé que "la France ne s'engagera pas militairement " au Mali,mais elle est prête à une aide "logistique ".
La France attend beaucoup du sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prévu aujourd'hui à Dakar.
Le Mali s'expose à de possibles sanctions, ses dirigeants militaires ayant promis d'entamer un retour à un pouvoir civil mais n'ayant pris aucune mesure concrète en ce sens.
Le délai de 72 heures qu'avait fixé la Cédeao au Mali pour un retour des militaires dans leurs casernes a expiré la nuit dernière à minuit.
Le capitaine Amadou Sanogo, qui a dirigé le coup d'Etat du 21 mars, s'est engagé à rétablir la Constitution et toutes les institutions de l'Etat malien avant la tenue d'élections. La Cédeao, qui a menacé de fermer les frontières du Mali à tout commerce, d'isoler le pays diplomatiquement et de geler ses fonds au sein de la BCEAO (Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest) n'a pas officiellement réagi à l'annonce faite par Sanogo.
Le président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédeao, a dit s'être entretenu hier avec le chef de la junte malienne afin de le remercier pour son engagement à rétablir l'ordre constitutionnel, mais il n'a pas dit si les menaces de sanctions étaient maintenues.
Les rebelles ont pris trois villes du Nord
La junte malienne est affaiblie par l'offensive éclaire des rebelles touaregs dans le nord du pays. Profitant de la confusion consécutive au putsch, les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont poursuivi hier leur offensive éclair dans le nord du pays.
Après avoir conquis le centre administratif de Kidal vendredi, puis la ville-garnison de Gao samedi, les séparatistes sont entrés hier dans Tombouctou où ils ont hissé leur drapeau, selon un élu local joint par téléphone dans la ville d'environ 50.000 habitants.
En s'emparant de Tombouctou, les rebelles contrôlent désormais les trois principales villes du nord du Mali, un territoire désertique plus vaste que la France.
Le Mali est la première victime collatérale du conflit libyen de 2011: des mercenaires maliens puissamment armés qui s'étaient battus pour le numéro un Mouammar Kadhafi, renversé et tué l'an dernier, sont venus gonfler les rangs du MNLA.
Les séparatistes bénéficieraient aussi de l'appui de groupes armés liés de manière plus ou moins étroite à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
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