Cet article date de plus de douze ans.

Les Tunisiennes dans la rue pour défendre les droits des femmes

Les femmes sont "complémentaires de l'homme". L'expression, contenue dans un projet d'article de la Constitution, a provoqué la colère de milliers de Tunisiens, qui sont descendus dans les rues de la capitale lundi soir. Les manifestants - majoritairement des femmes - demandent que l'égalité des sexes, en vigueur depuis 1956, soit maintenue.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Voilà plusieurs mois que Tunis n'avait pas connu pareil rassemblement d'opposition. Lundi soir, après la rupture du jeûne du Ramadan, plus de 6.000 personnes sont descendues dans les rues.  Les manifestants - pour la plupart des manifestantes - avaient un seul mot d'ordre : non au projet d'article de la Constitution préparé par le parti islamiste Ennahda, au pouvoir dans le pays.

"L'Etat assure la protection des droits de la femme, de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l'homme au sein de la famille" , dit ce texte. C'est le terme de "complémentarité" qui a mis le feu aux poudres. Les manifestants y voient un retour en arrière : l'égalité des sexes est en effet inscrite depuis 1956 dans la Constitution tunisienne, faisant de la Tunisie l'un des pays plus libéraux du monde arabe en la matière.

"Nous n'allons pas laisser les islamistes transformer notre printemps
en hiver"

"La femme n'est pas un complément" * pouvait-on lire lundi soir sur les pancartes brandies par les manifestants, à Tunis ou encore à Sfax. "Nous n'allons pas laisser les islamistes transformer notre printemps en hiver" * affirmait l'un des manifestants.

Le parti Ennahda dément vouloir s'en prendre aux droits de la femme et souligne que l'égalité des sexes sera mentionnée dans le préambule de la future loi fondamentale. Au-delà de ce projet d'article, le gouvernement est confronté depuis plusieurs semaines à une vague de  contestation croissante, l'opposition et la société civile dénonçant une dérive autoritaire.

Ce mardi, des milliers de personnes observent une grève générale à Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne. Les administrations et magasins sont fermés et des défilés sont organisés dans le centre-ville.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.