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Liban : le pouvoir sous la pression du mouvement "You Stink"

Au lendemain de la plus grande manifestation jamais organisée par la société civile, le gouvernement libanais est sous pression ce dimanche. Les manifestants protestent contre la corruption et la paralysie de leurs dirigeants.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
  (Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Beyrouth. © Maxppp)

Le gouvernement d'union nationale du Premier ministre libanais Tammam Salam est sous pression ce dimanche. La manifestation organisée samedi par la société civile, et à laquelle des milliers de manifestants agitant des drapeaux libanais et scandant "Révolution !" ont participé, a une nouvelle fois dénoncé son "incompétence " et la "corruption " des dirigeants politiques.

La paralysie politique et l'impuissance du gouvernement, conséquences des rivalités politiques et communautaires exacerbées par les crises au Proche-Orient et notamment par la guerre civile en Syrie, suscitent au sein de l'opinion publique une colère croissante. Plusieurs manifestations, parfois violentes, ont ainsi eu lieu ces dernières semaines contre la crise du ramassage des ordures ménagères, prétexte réel à une colère beaucoup plus grande.

Menaces d'escalade

Exaspérés par cette question des ordures ménagères, les habitants de la capitale libanaise ont lancé une opération baptisée "You Stink" ("Vous puez") visant directement le gouvernement. Sous le regard des forces de sécurité, les protestataires, parmi lesquels des familles et des gens de tous les âges, ont chanté et joué de la musique dans le quartier de la place des Martyrs, qui fut le théâtre de manifestations de masse en 2005 après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafik al Hariri. "Les gens veulent la chute du régime ", scandaient quelques groupes en reprenant un slogan du "printemps arabe" de 2011.

Les manifestants ont promis une "escalade " si leurs revendications n'étaient pas entendues d'ici à mardi soir, soit le terme de l'ultimatum de 72 heures lancé samedi notamment pour trouver une "solution environnementale durable au dossier des déchets au Liban ".

Pour les contestataires, les amas de détritus nauséabonds qui jalonnent les rues de la capitale libanaise sont le reflet des échecs d'un Etat pourri selon eux par la corruption. Samedi, Amnesty International a invité les autorités à ouvrir une enquête sur la violence des forces de l'ordre la semaine dernière lors de la dispersion d'une manifestation à Beyrouth et a invité le gouvernement à la retenue. 

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