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Maroc : les deux jeunes gays victimes d'un lynchage remis en liberté

La justice marocaine a finalement décidé ce lundi de libérer deux jeunes hommes condamnés pour homosexualité à l'issue de procès qui se sont tenus sur fond de polémique dans un pays où l'homosexualité est passible de prison.
Article rédigé par Anna Ravix
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Les deux jeunes victimes sont libres, mais ont été condamné à trois mois de prison avec sursis chacune (illustration) © MaxPPP)

 Le procès de deux homosexuels lynchés au Maroc et de leurs agresseurs vient de s'achever dans une commune du centre du pays, à Beni Mellal. Là-bas, début mars, quatre jeunes s'étaient introduit dans l'appartement d'un couple d'homosexuels qu'ils avaient filmés, nus, violemment tabassés, puis jetés, en sang, sur la voie publique. L'une des deux victimes avait été condamnée à 4 mois de prison ferme pour homosexualité. La justice vient de revenir sur cette décision.

Les agresseurs condamnés à de la prison

Devant le palais de justice de Beni Mellal, une centaine de manifestants, femmes à gauches, hommes à droite, réclamaient la libération des agresseurs et la condamnation ferme des deux homosexuels lynchés. Le juge a fait exactement le contraire : il vient de condamner les deux principaux agresseurs à quatre et six mois de prison, alors que leurs deux victimes homosexuelles sont libres, avec trois mois de sursis chacune.

L’article 489 n'est pas abrogé mais la justice envoie un message ferme

A l’annonce du verdict, l’un des agresseurs a menacé de se suicider. Sa famille, sous le choc, est toujours devant le tribunal et réclame sa libération. Son avocat compte bien faire appel. L’avocat des victimes, Maître Hassala, espérait lui, faire abroger l’article 489 qui criminalise les rapports homosexuels. Mais il se satisfait largement de ce sursis. Alors qu’au Maroc, depuis quelques mois, les tribunaux populaires se multiplient, l’avocat se réjouit du message clair envoyé par les autorités marocaines : ceux qui voudraient se substituer à la justice, iront en prison.

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