Maxime, 22 ans, djihadiste et bourreau de Daech
Comment Maxime Hauchard est-il devenu Abu Abdallah Al Faransi, bourreau présumé de Daech ? Rien ne semblait prédestiner ce jeune Normand de 22 ans à rejoindre les rangs de l'organisation terroriste de l'Etat islamique. Originaire d'une petite commune de Normandie, Bosc Roger en Roumois, il est issu d'une famille catholique, "une famille sans histoire " témoignent des habitants.
Dans ce village d'environ 2.000 personnes, c'est la stupeur. "Je le voyais travailler avec sa mère et son père. C'est une bonne famille. Il était soi-disant parti faire de l'humanitaire ", raconte Jeanine, une voisine. "Ça fait quatre ans qu'on le voyait avec sa barbe et sa djellaba, mais il ne faisait pas de mal. Il travaillait à la pizzeria ", poursuit-elle.
Maxime aurait rejoint les rangs de l'organisation terroriste il y a quinze mois, avant de faire un stage dans un camp d'entrainement. En juillet, il expliquait avec des mots glaçants : "Attendre la mort avec joie, la plus grande récompense c'est le martyr ".
Selon nos informations, avant son départ en Syrie le 17 août 2013, "Maxime était déjà sous la surveillance du renseignement français ", ainsi qu'un autre jeune de son village, prénommé Jérôme, compagnon de djihad âgé de 25 ans, lui aussi actuellement en Syrie. Avant de partir en Syrie via la Turquie, Maxime a passé huit mois en Mauritanie, d'octobre 2012 à mai 2013. Puis retour en France avant son départ à l'été.
A LIRE AUSSI ►►► Vidéo de Daech : une "forte présomption" de la présence d'un djihadiste français
En fin de journée, François Molins, le procureur de la République de Paris, a expliqué qu'une enquête pour "assassinat en bande organisée " avait été ouverte. Elle vise deux Français. Maxime Hauchard donc, et une deuxième personne. François Molins a évoqué la présence d'un second Français sur les images. Une présence possible mais qui reste à confirmer selon François Molins qui parle d'un "jeune converti né en 1992 ".
Maxime, dont le nom a été dévoilé ce lundi par le ministre de l'Intérieur, et son comparse font l'objet d'un mandat de recherche, pas d'un mandat d'arrêt international. Le mandat de recherche permet notamment de placer quelqu'un en garde à vue.Toujours selon François Molins, la dérive de Maxime Hauchard est "loin d'être un cas isolé ".
93 procédures judiciaires ouvertes
Selon François Molins, 93 procédures judiciaires ont été ouvertes à ce jour par le parquet antiterroriste de Paris en lien avec la Syrie et plus de 600 signalements ont été recensés par la plateforme mise en place fin avril par le gouvernement.
Toujours selon le procureur de la République de Paris, 376 ressortissants français sont présents en Syrie et en Irak dont au moins 88 femmes et dix mineurs. Par ailleurs, quelque 1.132 Français sont impliqués dans des filières djihadistes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.