Mondial-2022 au Qatar : Amnesty dénonce le travail forcé
"Y-a-t-il
un moyen de partir d'ici ? Nous devenons fous ". Ce témoignage d'un ouvrier du bâtiment népalais, qui n'a pas été payé pendant sept mois, n'est qu'un exemple des abus recencés(non-paiement des salaires, conditions de travail très difficiles et situations de logement choquantes) dans ce rapport.
Selon Amnesty international, "les entreprises du bâtiment et les autorités du Qatar ne respectent
pas les droits des travailleurs migrants. Les employeurs, au Qatar,
méprisent ouvertement ces droits. Beaucoup profitent d'un environnement
permissif et des carences du droit du travail pour exploiter ces
ouvriers".
Au travail "12 heures par jour, 7 jours sur 7"
Et les principales victimes sont des travailleurs migrants, dont un
bon nombre vient de l'Asie du Sud ou du Sud-Est. "Des travailleurs népalais ont déclaré que leur employeur les traitait
comme du bétail. Les employés travaillaient 12 heures par jour, sept
jours sur sept, y compris pendant les mois les plus chauds" précise ce rapport. Et des chercheurs d'Amnesty International ont entendu le
directeur d'une entreprise de construction traiter ces travailleurs migrants d'animaux.
Un taux de mortalité "significatif"
Le rapport critique aussi les mauvaises conditions sanitaires
et de sécurité sur les lieux de travail. Plus de 1.000 personnes ont été admises en
traumatologie au cours de l'année 2012, après des chutes sur le lieu de
travail. Dix pour cent des personnes admises sont restées handicapées,
et le taux de mortalité est "significatif" .
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népalais des chantiers du Mondial 2022
"Pendant les préparatifs de la Coupe du monde 2022, tous les yeux
seront tournés vers le Qatar. Le gouvernement a donc une occasion unique
de démontrer, au niveau mondial, son engagement envers les droits
humains, et de servir de modèle pour la région" a déclaré Salil
Shetty, le secrétaire général d'Amnesty international.
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