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Arabie Saoudite : un chanteur de country à Ryad en marge de la visite de Trump

Le chanteur américain Toby Keith, star de musique country, donnera un concert à Ryad, le 20 mai 2017, jour de l'arrivée du président Donald Trump. Un concert pour les hommes seulement.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Affiche du concert du chanteur américain Toby Keith en Arabie Saoudite, accompagné du chanteur saoudien Rabeh Saqer (Capture d'écran du site saoudien LAMMT)

C’est un spectacle inédit prévu au royaume wahhabite. A l’affiche : le chanteur américain Toby Keith et le saoudien Rabeh Saqer, qui «accordent les cordes du luth et de la guitare pour une soirée artistique».

Le concert est gratuit et réservé uniquement aux hommes puisque la mixité est interdite. La tenue traditionnelle est de rigueur comme le souligne le site Lammt, une plateforme de réservation en ligne.

Keith «aime les filles qui boivent de la bière»
L’annonce du concert, un fait rare en Arabie Saoudite a suscité l'étonnement sur les réseaux sociaux notamment aux Etats-Unis. La présence sur une scène saoudienne de la vedette américaine du country semble surréaliste.

Le répertoire de Toby Keith fait très souvent référence à l’alcool avec des chansons comme Drunk Americans (Américains saouls) ou I Like Girls That Drink Beer (J'aime les filles qui boivent de la bière), alors que le pays interdit et diabolise la consommation de l'alcool. 

Le chanteur country Toby Keith en concert au Lincoln Memorial à Washington, DC, le 19 janvier 2017 à l'occasion de la cérémonie d'investiture du président Donald Trump.

	 

	  (Brendan Smialowski / AFP)
Le divertissement au programme
Le gouvernement du royaume ultraconservateur a toutefois multiplié les activités culturelles et artistiques au cours de l'année écoulée, dans le cadre d'un programme de réformes économiques et sociales.

Malgré l'interdiction de la mixité dans l'espace public, des centaines d’hommes et de femmes ont pu assister ensemble à un spectacle de hip hop à Ryad, en octobre 2016. Le groupe iLuminate de New York s’était produit dans l'amphithéâtre de l'université Princesse Noura bent Abdelrahman, un campus réservé aux étudiantes. Du jamais vu dans le royaume wahhabite où il n y a ni théâtres, ni musées, ni salles de cinéma.   

Le gouvernement saoudien a même mis en place un comité chargé du divertissement avec une dizaine de membres dont une femme progressiste, Lama Al-Sulaiman. «Cette année sera celle du divertissement», avait souligné le président de cette instance, Amr Al-Madani, dans une interview au site Al Arabiya sans annoncer en détails le programme prévu.
 
«Ne pas ouvrir la porte au diable»
Mais dans ce royaume ultra-conservateur, l’establishment religieux a son mot à dire et ne rate aucune occasion pour le faire savoir. Le grand mufti Abdel Aziz al-Cheikh s'est insurgé contre la tenue de concerts, estimant qu’ils sont «sources de dépravation». Pour lui, le seul divertissement acceptable est celui qui passe par «le biais de canaux scientifiques et culturels». Il a appelé les autorités à «ne pas ouvrir la porte au diable». 


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