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Des dizaines de milliers d'Irakiens pris au piège de la bataille de Falloujah

Les forces gouvernementales d’Irak soutenues par des milices chiites ont lancé le 23 mai 2016 une vaste offensive pour reprendre le contrôle de Falloujah. La ville irakienne sous le joug des djihadistes sunnites depuis plus de deux ans est assiégée. Certains civils sont utilisés comme boucliers humains, d’autres risquent leur vie en s’évadant.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min

 
Comment reconquérir Falloujah en épargnant les civils ? Près de 50.000 personnes vivent dans cette ville aux mains des djihadistes depuis janvier 2014. Dès le coup d’envoi de l’opération, les forces gouvernementales irakiennes avaient demandé aux citoyens de quitter la ville ou de hisser les drapeaux blancs. «Nous voulons libérer les civils de la répression et du terrorisme» avait notamment lancé le Premier ministre Haider Al-Abadi.
 
La fuite des civils
Depuis le début de l’offensive gouvernementale, près de 18.000 civils ont réussi à fuir les zones sous contrôle de Daech. La grande majorité habitait à la périphérie de la ville. «Nous sommes partis parce qu’il n’y avait plus de nourriture, ni de bois pour faire du feu, et que des bombes sont tombées près de notre maison» raconte à Reuters Hanaa Mahdi Fayad.
 
Boucliers humains
Mais ce n’est pas toujours facile de quitter la ville assiégée de Falloujah. Les rescapés l’ont fait souvent à leurs risques et périls. «Des djihadistes nous ont tiré dessus alors que nous partions…les balles sifflaient au-dessus de nos têtes tandis que nous rampions dans les champs» témoigne une femme à l’AFP. Des centaines de personnes ont été obligées de rester à Falloujah pour servir de boucliers humains selon le témoignage d’un habitant de la ville.
 
Une autre menace
La souffrance des civils irakiens ne s’arrête pas là. Les familles qui arrivent à quitter Falloujah sont soumises à une sorte de filtrage à la sortie. Les hommes et les adolescents sont arrêtés et interrogés par des groupes paramilitaires et certains aveux sont extorqués sous la contrainte. «De nombreuses personnes ont été confrontés à de graves violences physiques» s’indigne le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Raad Al Hussein.
 
Il demande au gouvernement Irakien d’assurer la protection des civils et de poursuivre les auteurs de ces exactions. 

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