Des enfants syriens au travail ou à l'école dans un camp de réfugiés en Irak
Sidra déchiffre en arabe Le corbeau et le Renard. A 9 ans, la petite fille a la chance d'aller à l'école. Ce qui n'est pas le cas d'Abdulhamid. Il doit vendre des glaces pour payer les médicaments de son père. «Moi j'aime étudier. J'adore venir à l'école», explique Sidra. Kurde de Syrie, comme 98% des 46.000 réfugiés de Domiz, l'écolière est arrivée en avril de l'est de la Syrie pour fuir les combats entre les rebelles et l'armée fidèle au président Bachar al-Assad.
Les enfants ont été très affectés par ce qu'ils ont vu en Syrie, mais «ici, les conditions climatiques sont très rudes. Nous avons eu une énorme inondation, ils ont beaucoup souffert», explique l'instituteur Ramadan Kussa, un Kurde d'Alep, réfugié lui aussi. La classe se déroule en kurde et en arabe. L'école primaire accueille 1.400 écoliers dans des préfabriqués. Des salles de classes posées en rang d'oignon, un peu à l'écart du reste du camp.
C'est le 3e établissement scolaire ouvert à Domiz, mais «nous ne pouvons toujours pas accueillir tous les enfants du camp», se lamente son directeur, Ahmed Islam.
Les écoles ne sont pas les seules à souffrir du manque de place et la crainte du choléra est omniprésente. «Nous ne pouvons pas couvrir 100% des besoins des réfugiés. Nous essayons de leur fournir le minimum: la nourriture, l'éducation, la santé, mais les besoins varient d'une famille à l'autre», souligne Mohammed Hussein, chef de l'antenne de Domiz du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU. Alors, «certaines familles font parfois travailler leurs enfants», dit-il.
A l'entrée du camp, de jeunes garçons en culotte courte se disputent le client pour attirer l'attention. Abdulhamid, jeune Kurde de 12 ans, blond comme les blés, vend des sorbets pour 15 centimes d'euro. «Je travaille de 8 heures au coucher du soleil. Je gagne 6,5 euros par jour». S'il ne fréquente aucune des trois écoles de Domiz, ce n'est pas par choix mais par nécessité: «Je dois travailler pour vivre.»
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