Etats-Unis : un homme meurt après avoir été expulsé en Irak, pays où il n'avait jamais vécu
L'homme originaire de Detroit est mort, mardi, après avoir été expulsé des Etats-Unis en juin. Selon ses proches, il est mort faute d'avoir eu accès à son traitement contre le diabète.
"Jimmy Aldaoud ... n'aurait jamais dû être envoyé en Irak". Un homme de 41 ans, habitant de Detroit (Etats-Unis) est mort, mardi, après avoir été expulsé en juin en Irak, rapporte Politico (en anglais), jeudi 8 août, citant l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU).
L'homme de nationalité irakienne est né en Grèce et a passé la majeure partie de sa vie aux Etats-Unis. Il ne parlait pas arabe et n'avait jamais vécu en Irak, selon Edward Bajoka, un avocat spécialiste de l'immigration, qui se présente comme un proche de la famille Aldaoud sur Facebook.
Mort faute d'avoir accès à de l'insuline
Selon cet avocat, Jimmy Aldaoud est mort car il n'aurait pas réussi à obtenir de l'insuline à Bagdad pour traiter son diabète. Il était aussi atteint de schizophrénie, précise Edward Bajoka. "Sa santé mentale a été la principale raison de ses problèmes juridiques qui ont conduit à son expulsion", affirme-t-il.
Jimmy Aldaoud est présenté par l'ACLU comme membre de la minorité chaldéenne, une minorité chrétienne discriminée en Irak. Dans une vidéo publiée sur Facebook le 21 juin, un homme, qui affirme être Jimmy Aldaoud, raconte avoir été interpellé par des agents et avoir expliqué qu'il n'avait jamais été en Irak. "J’ai passé toute ma vie dans ce pays, depuis ma naissance à peu près (…) Mais ils ont refusé de m’écouter", explique l'homme aux cheveux bruns, vêtu d'un tee-shirt rouge.
Un millier d'Irakiens ciblés pour être expulsés
Selon plusieurs médias américains, dont The Detroit News, l'administration de Donald Trump cherche à expulser plus de 1 000 Irakiens dans le pays. Parmi eux, des membres de la communauté chaldéenne qui risqueraient d'être en péril s'ils étaient envoyés en Irak. "Nous savions qu'il ne survivrait pas s'il était déporté. Ce que nous ignorons maintenant, c’est combien de personnes de plus l'ICE enverra à la mort", a déclaré Miriam Aukerman, avocate pour l’ACLU, à Politico.
La mort de Jimmy Aldaoud a suscité plusieurs réactions indignées de représentants politiques. Le représentant démocrate du Michigan, Andy Levin, a adressé une critique similaire aux services de l’immigration : "Mes collègues républicains et moi-même n’avons cessé de demander à l’exécutif d’arrêter l’expulsion de personnes aussi vulnérables. Maintenant quelqu’un est mort. Nous ne pouvons pas attendre un jour de plus avant d’agir", a-t-il déclaré sur Twitter, cité par le HuffPost.
A l’heure actuelle, les autorités irakiennes refusent de rendre le corps à un prêtre catholique sans de nombreux documents que pourraient fournir sa famille aux États-Unis. Quelle ironie cruelle.
Andy Levin, élu démocrate du Michigansur Twitter
"De nombreux antécédents criminels"
Contacté par Politico, un porte-parole de l'ICE à Detroit a déclaré que Jimmy Aldaoud avait "de nombreux antécédents criminels", impliquant au moins 20 condamnations de 1998 à 2017. Les condamnations comprenaient des actes pour port d'une arme dangereuse, violence domestique, vol de biens personnels et effractions. Selon Politico, Jimmy Aldoud avait purgé 17 mois de prison pour être entré par effraction dans un domicile en 2013.
Le porte-parole d'ICE a précisé qu'Aldaoud avait été libéré en décembre 2018 en vertu d'une décision de la Cour fédérale, mais qu'il avait retiré son bracelet électronique le jour de sa libération. Le porte-parole a ajouté que l'ICE avait fourni à Aldaoud "une gamme complète de médicaments" après son transfert en Irak en juin, "pour assurer la continuité des soins".
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