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Les mandéens, une communauté religieuse en danger
Publié le 23/05/2013 17:43
Mis à jour le 27/12/2013 16:47
Temps de lecture : 1min
Les mandéens, nés aux premiers siècles de notre ère, sont les seuls membres issus du mouvement religieux baptiste (disciples de Jean le Baptiste) à avoir traversé le temps jusqu’à nos jours.
Ils parlent traditionnellement un dialecte oriental, une forme d'araméen, la langue du Christ.
Ni ascètes, ni célibataires, ils prônent le mariage, la procréation et la vie de famille comme socles de leur croyance.
Ayant majoritairement fui après 2003 l’Irak, leur terre d’adoption, ils sont aujourd’hui menacés de disparition.
En septembre 2012 a débuté l’édification d’un centre culturel mandéen à Bagdad.
Douze photos les représentant lors de leurs rites baptismaux illustrent ce propos.
Si les sectes gnostiques étaient très nombreuses dans le monde antique, celle des mandéens est la seule à avoir survécu à travers les siècles.
Mais son origine reste très floue et porte à controverse. Alors que certains chercheurs pensent qu’il s’agit d’une branche hérétique du judaïsme à l’origine du christianisme, d’autres estiment que cette secte a été au contraire fortement influencée par les chrétiens. (REUTERS/Thaier Al-Sudani)
Il existe de nombreux textes mandéens, mais leur principal recueil sacré est le Ginzâ (le Trésor), appelé également Grand Livre ou Livre d’Adam. Il a été écrit aux VIIe et VIIIe siècles.
Mais le mystère de leurs racines reste entier, car il existe plusieurs versions écrites de l'origine de la création de l’univers, ce qui expliquerait la présence de différentes influences aussi bien chrétiennes que juives ou encore zoroastriennes. (REUTERS/Thaier Al-Sudani )
La doctrine dualiste du «monde d'en haut» et du «monde d'en bas», qui constitue l’un des concepts majeurs de leur religion, a sans aucun doute été influencée par le prophète Zoroastre.
Le fondateur du zoroastrisme prêchait un dualisme reposant sur la bataille entre le bien et le mal, la lumière et les ténèbres. (REUTERS/Thaier Al-Sudani)
Où est né le mandéisme ? En Palestine ou en Mésopotamie ? Là aussi les avis des historiens divergent. La plupart s’accordent cependant à penser que les premières communautés se sont installées au sud du Levant (Israël, Territoires palestiniens, Jordanie) et au sud-ouest de la Syrie, sur le plateau du Golan, et dans une moindre mesure au Liban et en Egypte. (REUTERS/Michael Kooren)
Les deux conflits entre les Juifs et les Romains en Judée (anciens royaumes d’Israël) - la guerre de Kitos (115-117) et la révolte de Bar Kokhba (135) -, ainsi que la destruction de Jérusalem par Rome est sûrement à la source de leur exil.
Ils auraient alors migré en Mésopotamie, l’Irak d’aujourd’hui, entre les fleuves l’Euphrate et le Tigre. Certains d’entre eux ont rejoint également la province du Khouzistan en Iran. (REUTERS/Thaier Al-Sudani)
Les mandéens ne reconnaissent pas les principaux prophètes que sont Jésus-Christ, Mahomet, et Moïse qu’ils considèrent comme des imposteurs. Ils rejettent aussi Abraham et ses descendants, les premiers circoncis de l’Ancien Testament.
Pour eux au contraire, la circoncision est considérée comme un péché et non comme un acte de purification. Ils ne reconnaissent que Jean le Baptiste, leur principal et dernier prophète qu’ils nomment Yahya Yuhanna (celui qui donne la vie). (AFP PHOTO/SABAH ARAR)
Comme chez les chrétiens, la pureté s’acquiert par le baptême, qu’ils pratiquent plusieurs fois dans l’année tout au long de leur vie. Le baptême est un rituel qu'a reçu Jésus de Jean-Baptiste, dans le fleuve du Jourdain.
Cette pratique les oblige à vivre près de l’eau. Ce qui explique leur choix de s’installer en Irak surnommé «le pays des deux fleuves», en raison de la présence du Tigre et de l'Euphrate. (REUTERS/Mohammed Ameen)
Mais les successives guerres du Golfe ont réduit considérablement leur présence sur le sol irakien. De 100.000 membres au départ, ils ne sont plus que 5.000 aujourd’hui dans le pays. (REUTERS/Michael Kooren)
En 2003, 60 à 70.000 mandéens ont fui vers l’Iran, dans le Khouzistan, la Syrie, la Jordanie ou encore l’Australie, l’Indonésie, la Suède, le Yémen et les Etats-Unis. Ceux qui sont restés ont vécu dans la région de Bassora, près des rives du golfe Persique au sud de l'Irak et l'Iran. (REUTERS/Ceerwan Aziz)
L’éparpillement des mandéens dans ces nombreux pays met en danger la pérennité de leur communauté. De plus, le fait de ne pas être rattachés à une religion les fragilise. Isolés, ils sont plus vulnérables et en danger. (REUTERS/Michael Kooren)
Dans des pays comme la Syrie ou la Jordanie, il leur est très difficile de pratiquer leur religion. En Iran, beaucoup sont persécutés.
En Irak, cette communauté, qui est pacifiste et qui refuse d’utiliser des armes, est la proie régulière de bandes armées et de groupe radicaux islamistes. Ces derniers n’hésitent pas à tuer les hommes, violer les femmes, circoncire les garçons et kidnapper les jeunes filles pour les marier de force. (AFP PHOTO/SABAH ARAR)
Seuls au monde, sans aide de la communauté internationale, les mandéens risquent de disparaitre.
Dans leur croyance, si le dernier de ses membres venait à mourir, l’apocalypse aurait alors lieu sur Terre. (REUTERS/Thaier Al-Sudani)
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