Manifestations en Irak : "Aucun des membres du gouvernement ne souffre comme nous on souffre"
Partie de Bagdad mardi, la contestation contre la corruption, le chômage et la déliquescence des services publics a gagné d'autres villes du pays et fait plusieurs dizaines de morts.
En quatre jours, plus de 35 personnes ont été tuées et des centaines d'autre blessées dans les manifestations qui agitent l'Irak depuis mardi, début d'un mouvement de contestation spontané et inédit dans le pays pour dénoncer la corruption, le chômage et la déliquescence des services publics.
A Bagdad, les manifestants ne décolèrent pas. Positionnés à un rond-point à l’ouest de la ville, ils sont des dizaines à faire face à des forces de sécurité, tard dans la soirée. Parmi eux, Ali, la trentaine, a les larmes aux yeux. Il manifeste aujourd'hui pour ses droits, dit-il : "D’après la Constitution, il y a une sécurité sociale, un soutien pour les personnes âgées, une protection pour les enfants, des services sociaux, internet... Mais non, il n’y a rien ici !". Tous dénoncent les pénuries d’électricité et d’eau potable, ainsi que le chômage qui touche près d’un jeune sur quatre à Bagdad.
J’ai un doctorat, et je n’ai pas d’emploi. Je dois faire quoi ? Vendre un rein ?
Ahmed, 28 ans
Autre raison de leur colère, la corruption endémique dans le pays, comme l’explique cet autre manifestant. "Ils volent les gens, ils détruisent le peuple. Aucun des membres du gouvernement ne souffre comme nous on souffre," accuse-t-il. Tous disent vouloir réformer le système, changer le régime. Ils ne dénoncent pas un an, mais quinze années de mauvaise gestion gouvernementale.
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