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Mossoul: les enfants retrouvent l’école et les parents le droit de ne pas prier

Saturés de religion par les islamistes, les habitants de la partie libérée de Mossoul ne se pressent pas à la mosquée. Chacun aspire à mener une vie normale, en premier lieu les enfants qui retrouvent petit à petit le chemin de l’école.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Réouverture d'écoles dans les quartiers Est de Mossoul, le 22 janvier 2017. (UNICEF/UN049560/Ramadhan)

Le muezzin peut toujours appeler à la prière, ils sont peu nombreux à réagir. La population de Mossoul a tant subi le pouvoir des islamistes, qu’aujourd’hui elle ne veut obéir à personne en termes de religion. Même les imams le reconnaissent. L’autorité de Daech a été catastrophique, y compris dans cette ville pourtant islamique. «Désormais, certaines personnes détestent l'heure de la prière parce qu'ils (les djihadistes) les forçaient à prier», reconnaît à L’AFP, l’imam Mohammed Ghanem.
 
Les commerçants de la partie Est de la ville sont les premiers à profiter de la défaite des islamistes. Sous Daech, ils devaient baisser le rideau à chaque prière, soit cinq fois par jour. Aujourd’hui chacun fait ce que bon lui plaît. Se rendre à la mosquée ou pas.
 
Cartables neufs
Le retour des enfants à l’école est l’autre signe de la victoire contre Daech. Certaines écoles de l’est de Mossoul étaient fermées depuis plus de deux ans, et dans celles qui fonctionnaient encore – une poignée –, les filles étaient exclues.
 
«Elle peut retourner à l'école maintenant. Pour moi c'est comme une renaissance». Le papa de Sujood partage sa joie. Grace à l’aide de l’Unicef, trente établissements ont rouvert fin janvier. 16.000 enfants ont retrouvé le chemin de l’école. Un nombre qui devrait dépasser les 40.000 écoliers avec l’ouverture de quarante autres écoles dans les semaines à venir. Les établissements seront d’abord passés au peigne fin pour s’assurer qu’il n’y a pas de pièges. Daech utilisait les écoles comme prisons où pour former leurs recrues à l’islamisme le plus radical.
 
Mais la vie dans la partie orientale de Mossoul reste encore très difficile. La ville a été dévastée par les combats. Il n’y a ni eau ni électricité et aucun service n’est assuré.

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