Norvège : 10 ans après le massacre d'Utoya, les souvenirs restent gravés dans la mémoire
Sur l'île d'Utoya, en Norvège, l'extrémiste Anders Breivik, militant d'extrême-droite, assassinait 69 jeunes il y a dix ans. Ingvild Lockert a survécu à ce massacre, elle témoigne dans le 23 heures de franceinfo, samedi 18 juillet.
L'horreur reste dans toutes les têtes et dix ans après la tuerie d'Utoya, en Norvège, le temps ne suffit pas. Ingvild Lockert, survivante du massacre, y revient chaque année. Propriété du parti travailliste, l'île accueille toujours des rassemblements politiques. Le 22 juillet 2011, 564 jeunes militants s'y étaient regroupés pour un camp d'été. "C'était le paradis au monde ici. Il y avait un concert le jour d'avant et l'ambiance était super. Et puis la nuit suivante, 69 d'entre nous étaient morts", se souvient Ingvild.
Un militant d'extrême-droite
L'auteur du massacre est un Norvégien de 32 ans, militant d'extrême-droite. Il avait tout planifié : d'abord une bombe à Oslo, avant de se rendre sur l'île, lourdement armé. "Il y avait du monde ici, donc c'était très difficile de s'en échapper, raconte Ingvild. Des gens se sont cachés derrière le piano, mais ils sont morts aussi. On était si jeunes". Pendant 72 minutes, Anders Breivik n'a cessé de tirer, n'hésitant pas à achever ceux qui l'imploraient. Certains jeunes ont tenté de s'échapper à la nage, d'autres en bateau. Ingvild a trouvé refuge au pied d'une falaise. À 18h25, le tireur était arrêté par les forces spéciales. Il laissait derrière lui 69 vies à Utoya. La plus jeune victime avait 14 ans.
La Norvège, d'habitude si tranquille, était alors sonnée. Comment expliquer un tel attentat ? "Anders Breivik voulait punir la social-démocratie norvégienne, punir un mouvement qu'il accusait d'avoir bradé la Norvège à l'immigration, à l'Islam", commente le journaliste Pierre-Henry Deshayes, qui a reçu plusieurs lettres du meurtrier. L'individu a été condamné à la peine maximale. Il assume ses actes et n'a jamais demandé pardon aux victimes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.