Cet article date de plus de douze ans.

Charles Enderlin sur la grÚve de la faim de détenus palestiniens

Plusieurs centaines de Palestiniens dĂ©tenus par les IsraĂ©liens se sont mis en grĂšve pour protester notamment contre leurs conditions de dĂ©tention. Certains ne s’alimentent plus depuis plus de deux mois. Pour Charles Enderlin, le correspondant de France 2 en IsraĂ«l, le mouvement pourrait provoquer un embrasement dans les Territoires palestiniens.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Charles Enderlin, le correspondant de France 2 Ă  JĂ©rusalem (4-10-2010) (AFP - JOEL SAGET)

Pourquoi les détenus palestiniens se sont-ils mis en grÚve de la faim ?

Ils revendiquent l'abolition de la mise Ă  l'isolement, la reprise des visites des familles pour les dĂ©tenus originaires de Gaza, la possibilitĂ© de poursuivre des Ă©tudes et la fin des fouilles nocturnes des cellules. Un certain nombre de grĂ©vistes sont en dĂ©tention administrative, sans procĂšs ou inculpation et exigent d'ĂȘtre libĂ©rĂ©s. 320 prisonniers sont sous le coup d'une telle mesure condamnĂ©e par les organisations de dĂ©fense des droits de l'homme. 

Combien sont-ils en tout ?

4700 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes. Selon l'administration pénitentiaire, 1500 d'entre eux font la grÚve de la faim, certains depuis plus de deux mois.

Le ministre palestinien des Prisonniers, Issa QaraqaĂ«, et des responsables du Jihad islamique ont mis en garde IsraĂ«l en cas de dĂ©cĂšs parmi les prisonniers. Y a-t-il risque d’embrasement ?

Deux dĂ©tenus en sont Ă  leur 63e jour de grĂšve de la faim et, selon des mĂ©decins, seraient en danger de mort. Le dernier examen mĂ©dical indĂ©pendant a eu lieu le 30 avril aprĂšs une dĂ©cision d'un tribunal israĂ©lien sur plainte contre l'administration. Leur dĂ©cĂšs ferait certainement monter encore la tension en Cisjordanie oĂč, dĂ©jĂ , les manifestations en leur faveur sont quasi quotidiennes. Il y a un trĂšs rĂ©el risque d'embrasement. Youval Diskin, l'ancien patron du Shin Beth, la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, a dĂ©clarĂ© samedi dernier que l'atmosphĂšre chez les Palestiniens Ă©tait "remplie de vapeurs d'essence qui pourraient facilement s'embraser". Il a accusĂ© Benjamin Netanyahu d'ĂȘtre responsable du blocage du processus de nĂ©gociations. Le Premier ministre israĂ©lien, a-t-il dit, ne veut pas d’accord avec Mahmoud Abbas. Une situation d'autant plus explosive que l'autoritĂ© palestinienne subit une grave crise Ă©conomique.

Commentaires

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour participer Ă  la conversation.