Gaza : la tribune pour un cessez-le-feu considérée comme "un aveu d'impuissance" par un ancien responsable du département juridique de l'Unrwa
"On peut s'étonner de cet aveu d'impuissance que représente cette tribune", a réagi mardi 9 avril sur franceinfo, Johann Soufi, avocat spécialisé en droit pénal international et ancien responsable du département juridique de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à Gaza entre 2020 et 2023.
Lundi 8 avril, le président français Emmanuel Macron, son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah de Jordanie ont appelé à un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza, dans une tribune inédite publiée en France dans le journal Le Monde. Les dirigeants exigent également la libération de "tous les otages".
Tout n'est pas à jeter pour l'avocat puisque la tribune désigne "la guerre comme une impasse" mais Johann Soufi regrette la forme que prend le message : "Les présidents de trois Etats, dont une puissance nucléaire (pour la France) et la principale puissance militaire en Afrique (pour l'Egypte) sont si impuissants qu'ils en sont réduits à écrire une tribune dans un journal, comme pourrait le faire n'importe quel membre de la société civile", déplore-t-il.
Pour lui, les mots représentent peu face aux drames de la situation : "En décembre il y avait déjà 20 000 victimes, 30 000 fin février, le risque de génocide a été reconnu en janvier et on en est toujours à écrire des tribunes dans Le Monde", s'exclame t-il, militant pour des actions : "il faut mettre en œuvre le droit international, avec des sanctions économiques, diplomatiques, un embargo sur les armes", déplorant au passage, "l'inaction après la résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu".
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