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Noël en Terre Sainte : les pèlerins et les touristes font leur retour à Bethléem malgré une année particulièrement meurtrière en Cisjordanie occupée

À trois jours de Noël, les pèlerins et les touristes, absents au plus fort de la pandémie de Covid-19, sont de retour en Palestine. L'économie et l’emploi vont mieux, mais la situation sécuritaire s'est dégradée. L'année qui s'achève a été la plus meurtrière pour les Palestiniens et les Israéliens depuis la fin de la seconde intifada en 2006.
Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Des fidèles chrétiens s'agenouillent à côté d'une étoile argentée à 14 branches, considérée comme l'endroit exact où Jésus-Christ est né, à la grotte de l'église de la Nativité dans la ville biblique de Bethléem en Cisjordanie, le 16 décembre 2022. (AHMAD GHARABLI / AFP)

À Bethléem, on roule mal mais le retour des bouchons signifie le retour des touristes. "C'est ma première fois ici. C'est vraiment une bonne sensation, souligne Anne-Marie, une américaine catholique venue avec sa sœur Elizabeth. C'est une véritable bénédiction. Je n'aurais jamais cru avoir la possibilité de venir ici et honnêtement, ça a été très rapide. Ça a été très simple : les vols et tout le reste étaient ouverts donc c'était bien mieux que pendant le Covid". Sa sœur, Elizabeth, vient dans cette ville de Terre sainte pour la deuxième fois. "Je suis venue cet été et je suis tombée amoureuse. C'est comme à la maison. La maison où Jésus est né et où tout a commencé."

Les commerçants retrouvent les clients

Un gigantesque sapin de Noël et une crèche trônent sur la place de la Nativité, entre l’église et la mosquée, juste devant la boutique de souvenirs de Joseph Giacaman. "On fabrique le bois d'olivier et la nacre pour les objets religieux : les crèches, les personnages, des figures simples" précise le commerçant qui savoure le retour des pèlerins : "C'est mieux que ces deux dernières années". Joseph Giacaman a fermé son magasin "pendant un an et demi, deux ans" mais pas seulement à cause de la pandémie de Covid-19, souligne-t-il. 

"Ici, il y a toujours quelque chose. Pas seulement la maladie, il y a eu des violences, des problèmes."

Joseph Giacaman

franceinfo

En 2022, plus de 200 Palestiniens ont déjà été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie et à Gaza. Des civils, des combattants ou des terroristes. Un quart de ces victimes sont des enfants. "C'est difficile pour tout le monde. Il n'y a pas de différence entre les chrétiens et les musulmans. Si vous voulez aller à un endroit, il faut une permission. Si vous voulez sortir dehors, il faut une permission. Si vous voulez voyager, il vous faut des visas et c'est très difficile pour les Palestiniens", raconte Joseph Giacaman. Et le retour annoncé de Benyamin Netanyahou au pouvoir en Israël, à la tête d'une coalition associant l'extrême-droite favorable à la colonisation, ne rend pas les Palestiniens optimistes. 

Les pèlerins et les touristes font leur retour à Bethléem malgré une année particulièrement meurtrière en Cisjordanie occupée - le reportage de Frédéric Métézeau

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