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Palestiniens du Hamas et du Fatah ont signé un accord entre les deux mouvements palestiniens

La cérémonie s'est tenue mercredi au soir au Caire en présence du secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, du coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry et de trois députés arabes israéliens.Un accord qu'a dénoncé Israël.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
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Mahmoud Abbas (à gauche) et Khaled Mechaal (Hamas) au Caire le 4 mai (AFP/Hamas press)

La cérémonie s'est tenue mercredi au soir au Caire en présence du secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, du coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry et de trois députés arabes israéliens.

Un accord qu'a dénoncé Israël.

L'accord a été célébré par des manifestations de joie de jeunes Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. Une étudiante a assuré qu'il s'agissait "d'un des jours les plus importants de la cause palestinienne" au moment où les rues de Gaza ont retenti de coups de klaxons, parfois de tirs en l'air, et de pétards. Signe de cette détente, la chaîne de télévision du Hamas a été autorisée à transmettre en Cisjordanie, et celle de l'Autorité palestinienne à Gaza, après quatre ans d'interruption.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a sommé Israël de "choisir entre la colonisation et la paix", l'accusant d'exploiter "la fin de la division (palestinienne) pour éviter des discussions de paix", interrompues depuis sept mois. Le Hamas, a affirmé de son côté le leader du Hamas, Khaled Mechaal participera à la lutte pour l'"établissement d'un Etat palestinien (...) en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avec Jérusalem pour capitale, sans renoncer à un pouce ni au droit au retour" des réfugiés. Des termes qui laissent penser à une reconnaisse implicite des frontières de 1967.

La dernière rencontre entre les deux frères ennemis remontait à avril 2007, quelques semaines avant la prise de contrôle en juin de la bande de Gaza par le Hamas et sa victoire aux élections palestiniennes, qui avait consommé la rupture.

Israël isolé
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en visite à Londres, a dénoncé "un coup dur pour la paix et une grande victoire pour le terrorisme". Mais le Royaume-Uni a pris le contre-pied de M. Netanyahu en estimant que l'accord de réconciliation pouvait être "un pas en avant".

La communauté internationale, qui a accueilli favorablement l'accord (signé en présence d'un représentant de l'Onu), a néanmoins pressé le Hamas d'accepter les principes du Quartette (ONU, Etats-Unis, Union européenne, Russie) exigeant une reconnaissance d'Israël, la renonciation à la violence et le respect des accords de paix. "Tous les Européens, les Russes et les autres comprennent et s'entendent à 100% avec nous sur le fait que les règles du Quartette sont impraticables et n'ont pas de sens", a néanmoins déclaré un haut responsable du Fatah, Nabil Chaath.

La communauté internationale a demandé à Israël de respecter les accords avec les Palestiniens en ne bloquant pas les recettes fiscales de l'Autorité palestienne. Washington et Londres ont demandé à Israël de mettre fin à ce blocage décidé par Israël dimanche.

Le président américain Barack Obama va recevoir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 20 mai et devrait probablement discuter avec lui du processus de paix israélo-palestinien dans l'impasse, a annoncé mercredi la Maison Blanche. Le président Sarkozy s'entretient ce jeudi avec le numéro un israélien. La France envisage de transformer une conférence des donateurs pour le futur Etat palestinien prévue fin juin à Paris en "une vraie conférence politique" sur la relance du processus de paix, avait indiqué mercredi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

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