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EncroChat, un réseau de téléphonie chiffrée utilisé par les criminels du monde entier, démantelé après une enquête hors-norme

Une opération menée conjointement par les autorités françaises et néerlandaises a conduit à de "multiples arrestations" dans plusieurs pays européens.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un hacker devant un ordinateur, le 4 janvier 2019, à Moers (Allemagne). (SASCHA STEINBACH / EPA)

Un véritable séisme pour le crime organisé. Les autorités judiciaires et policières françaises et néerlandaises ont annoncé, jeudi 2 juillet, le démantèlement d'un réseau mondial de communications chiffrées, utilisé quasi exclusivement par des organisations criminelles. Son nom : EncroChat. Trafic de drogue, assassinats, blanchiment d'argent, extorsion de fonds, enlèvements… Cette opération conjointe a conduit à de "multiples arrestations" dans plusieurs pays européens et empêché de nombreux actes criminels, ont expliqué les autorités lors d'une conférence de presse à La Haye (Pays-Bas), au siège d'Eurojust, l'organisme de coopération judiciaire entre pays européens.

L'enquête, menée sous l'égide d'Eurojust, saisi en 2019 par la France et avec le soutien d'Europol, a permis d'intercepter et de déchiffrer en temps réel "plus de 100 millions de messages" échangés via EncroChat entre criminels à travers le monde. L'interception de ces messages a pris fin le 13 juin, lorsque le réseau s'est rendu compte, selon un message "d'alerte" adressé à tous ses clients, qu'il avait été "infiltré illégalement" par des "entités gouvernementales" et leur a alors conseillé de se débarrasser "immédiatement" de leurs téléphones.

"Plus de 100 suspects arrêtés" aux Pays-Bas

Selon les autorités, la quasi-totalité des clients d'EncroChat ("de 90% à 100%") sont liés au crime organisé. Quelque 50 000 de ces téléphones étaient en circulation en 2020. Dès 2017, l'utilisation de ces téléphones cryptés par des criminels a été détectée en France lors d'opérations conduites contre le crime organisé par l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale, qui a travaillé depuis sur le fonctionnement de ces communications chiffrées.

Si la France ne souhaite pas pour l'heure communiquer sur le détail des opérations en cours, les autorités néerlandaises assurent que l'infiltration d'EncroChat a permis d'empêcher la commission de "dizaines d'actes criminels violents", parmi lesquels enlèvements, meurtres et fusillades. "Il est choquant de voir avec quelle facilité et sans le moindre scrupule ce type de graves actes criminels sont débattus et planifiés" sur EncroChat, insistent-elles.

Pour les seuls Pays-Bas, l'enquête a permis l'arrestation de "plus de 100 suspects", la saisie de "plus de 8 000 kg de cocaïne et d'1,2 tonne de méthamphétamine en cristaux", le démantèlement de "19 laboratoires de drogues synthétiques", la saisie de "dizaines d'armes à feu automatiques", de "montres de luxe", de "25 voitures, certaines comprenant des compartiments secrets" ainsi que de "près de 25 millions d'euros en liquide".

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