Pendant le Mondial, la déforestation continue
A 84 ans, le cacique Raoni, chef des indiens kayapo d’Amazonie, aurait préféré rester dans sa forêt. Mais il fait une nouvelle fois ce long voyage vers Europe, plus inquiet que jamais. "25 ans après mon premier passage ici, la déforestation a avancé. Je suis très préoccupé par ceux qui plantent du soja, élèvent du bétail ou cherchent de l’or ", tonne le chef indien dans sa langue natale.
Accompagné de son neveu Megaron, ils expliquent carte à l’appui que les parcelles déforestées se rapprochent de plus en plus de leur territoire. La constitution négociée il y a 25 ans avec le gouvernement brésilien pour sauvegarder les territoires forestiers indigènes, est aujourd’hui remise en question.
La menace du barrage de Belo Monte
Mais il y a aussi une autre menace qui pèse sur l’Amazonie. Le barrage géant de Belo Monte inondera plus de 500 km2 de forêt. Même s’il n’est pas érigé directement sur le territoire kayapo, il est en aval de la rivière qui leur sert de garde manger. Les indiens craignent donc qu’il n’affecte la remontée des poissons.
Le chef Raoni espérait rencontrer à Paris les patrons français de GDF Suez et Alstom, parties prenantes dans ce barrage. Mais le rendez vous s’est fait avec des cadres. Un affront pour le chef indien. Lors de sa dernière visite, il y a deux ans, François Hollande l’avait rencontré mais aujourd’hui il était occupé aussi par les cérémonies du débarquement et n’a pas pu recevoir le chef indien.
"Le message de protection de la forêt qu’il porte, c’est pour le bien de tout le monde ", regrette Arkan Simaan, de l’association Planète Amazone. Les associations qui se mobilisent à ses côtés espèrent de nouveaux modes d’actions bientôt. Ils s’intéressent de prêt au projet d’écocide : faire reconnaître les crimes contre l’environnement et les juger devant le tribunal pénal international de La Haye. Un projet en cours de gestation encore.
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