Plusieurs centaines de personnes ont été tuées dans des émeutes au nord du pays après la réélection du président sortant
Le bilan des morts, qui dépasse les 200 dans tout le nord du pays, a été établi mercredi par l'ONG Civil Rights Congress.
Plus de mille personnes ont été arrêtées dans la seule ville de Kaduna, située au centre du Nigeria, à environ 300 km de la capitale. Un couvre-feu de 24 heures sur 24 est en vigueur, a ajouté un responsable de l'ONG.
Les autorités ont déjà déclaré que les violences avaient fait des morts entre communautés musulmanes et chrétiennes mais sans donner de bilan pour ne pas attiser l'engrenage des représailles. De nombreux corps ont aussi été brûlés ou jetés dans des puits, rendant le bilan difficile.
La Croix rouge a fait état de "nombreux morts", de plus de 400 blessés et près de 40.000 déplacés qui ont cherché refuge auprès de la police et de l'armée. Des couvre-feux et des patrouilles militaires avaient ramené un certain calme mercredi.
Ces violences ont débuté dimanche soir, après le scrutin présidentiel de samedi. Les résultats complets diffusés lundi soir par la Commission électorale nationale ont confirmé la réélection du président sortant, Goodluck Jonathan, avec 57% des suffrages.
Des graves fraudes électorales dénoncées par l'opposition
Principal candidat de l'opposition, arrivé second avec 31 % des voix, le général Buhari, un musulman du Nord, a contesté l'élection de Goodluck Jonathan comme président. Il dénonce de graves fraudes électorales dans le Sud chrétien. Toutefois, il a dit qu'il respecterait les canaux légaux et a appelé à la fin des violences.Lundi, le président Goodluck Jonathan a lancé un appel à la fin des émeutes post-électorales et mardi, il a appelé "les chefs politiques et religieux à condamner ces actes afin que (le) pays connaisse un développement à la place de la destruction".
L'élection, selon les observateurs, a semblé dans l'ensemble plus honnête et transparente que les précédentes au Nigeria, mais les résultats, anormalement élevés en faveur de M. Jonathan - de 95 % à plus de 99% - dans plusieurs Etats du Sud ont semé le doute.
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